Ils sont six cents agriculteurs à cultiver du soja non OGM pour la future usine de trituration de la coopérative Euralis et du groupe Avril. « Le soja est très bien adapté au Sud-Ouest. C’est une plante d’avenir pour la consommation, comme pour les cultures, affirme Élodie Cazaban, productrice à Rabastens-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et administratrice du groupe Euralis. Le soja apporte une solution pour les terres qui ont peu de potentiel. C’est un bon précédent pour une céréale d’hiver, ou pour un engrais vert, suivi de maïs. La plante est autosuffisante en azote et n’a besoin d’aucun traitement contre les parasites et les champignons. » Et Yoann Bourdieu, agriculteur à Vignes (Pyrénées-Atlantiques) d’ajouter : « Le soja coûte peu cher à mettre en place et il est simple à conduire. Chez moi, il a juste besoin d’être irrigué. »
Tourteaux locaux
Depuis trois ans, le groupe Euralis relance la production de soja, pour proposer une diversification à ses adhérents, principalement maïsiculteurs, et pour répondre à la demande des consommateurs qui veulent « manger local ». L’enseigne Carrefour a ainsi signé un accord, dans lequel elle s’engage à vendre de la viande de porc « Filière Qualité Carrefour ». Cette viande sera issue d’animaux élevés par le groupement Fipso (dont Euralis est actionnaire), nourris exclusivement avec du tourteau de soja 100 % d’origine France.
Une nouvelle usine
Pour pouvoir approvisionner ce marché, Euralis et le groupe Avril (ex-Sofiproteol), associés au sein de la SAS Sojalim, investissent 3,5 millions d’euros dans la construction d’une unité de trituration de soja, accolée à l’usine d’aliment pour bétail Sanders-Euralis de Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Quelque 25 000 tonnes de graines non OGM conventionnelles et 5 000 tonnes de graines bio y seront transformées dès le printemps 2017. Les tourteaux seront utilisés par les usines Sanders-Euralis de Vic-en-Bigorre et de Lons (Pyrénées-Atlantiques), qui n’auront plus besoin d’en importer.
Les adhérents d’Euralis ont cultivé 6 000 hectares de soja en 2016, soit 30 % de plus qu’en 2015. Il faudra atteindre 8 000 hectares pour alimenter l’usine.