«Sur les quatorze personnes embauchées dans le cadre du recrutement collectif, onze sont allées au bout de leur engagement. Ce niveau est exceptionnel », souligne Isabelle Bispo, animatrice de l’Adefa 49 (1). Il y a quelques mois, l’association était mandatée par le sous-préfet de Saumur et la coopérative La Reinette fruitière pour accompagner quatre producteurs dans le recrutement d’une main-d’œuvre saisonnière complémentaire, et pour sécuriser ces embauches, souvent tardives, et marquées par de fréquents abandons de postes. À l’heure du bilan, dressé le 15 décembre, le satisfecit est général.

Différents partenaires locaux (comme la mission locale de Saumur ou la bourse de l’emploi) ont été mobilisés et la saison a été bien anticipée. « En mars et avril 2016, nous avons recensé les besoins de nos exploitations, explique Jean Delaunay, arboriculteur installé sur 22 hectares à Parçay-les-Pins. Dans mon cas, j’avais besoin de deux personnes pour compléter l’équipe des habitués. »

Chez les quatre arboriculteurs, vingt postes ont ainsi été identifiés. Les offres ont été diffusées dès le mois de juillet. « L’agence Pôle emploi de Beaufort-en-Vallée les a relayées de manière non ciblée. Cela a permis d’informer 900 personnes résidant dans un rayon de 15 km autour de Parçay-les-Pins », précise Aurore Joubert, de Pôle emploi.

Un entretien d’embauche

Fin août, les 29 personnes qui s’étaient manifestées ont été réunies. Après une présentation de la saison, une visite de la coopérative, celle d’une exploitation et un repas pris en commun, « chaque candidat a été reçu par un binôme composé d’un producteur et d’un partenaire emploi », indique Isabelle Bispo, de l’Adefa. Une méthode très appréciée. « Souvent, ces recrutements de dernière minute se font par téléphone, reconnaît Jean Delaunay, On ne se rend pas compte de la motivation réelle des gens. »

À l’image de Francine Avril ou de Céline Maes, 70 % des personnes qui ont été embauchées par les arboriculteurs n’avaient pas travaillé depuis au moins un an. « Dans ce contexte, les premiers jours peuvent être difficiles, admet Isabelle Bispo. C’est pourquoi, chaque partenaire concerné s’est engagé à rappeler ses candidats pour prendre des nouvelles, les encourager si besoin. La réussite d’un recrutement passe aussi par ce type d’accompagnement. »

L’expérimentation pourrait être étendue l’an prochain à d’autres secteurs du Maine-et-Loire. Seule contrainte : rassembler une offre d’emplois suffisante dans un périmètre restreint de 10 à 15 km.

(1) Association départementale emploi formation en agriculture.