Réunie en assemblée générale le 24 juin à Auch (Gers), la filière foie gras a fait le point sur les dispositifs mis en place pour sortir de la crise. Les aides promises sont versées progressivement. Selon le Cifog, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras, l’arrêt forcé de l’activité aura entraîné une chute de 30 % de la production et un manque de 4 750 tonnes de foie gras cru. La fermeture des frontières des pays importateurs réduira les exportations à zéro. Heureusement, en France, l’image du foie gras ne semble pas avoir pâti de la crise, et les consommateurs entendent en acheter cette année autant qu’avant. L’augmentation des prix, liée aux investissements réalisés pour la biosécurité par toute la filière, ne devrait pas freiner les ventes.
Les premières aides ont commencé à être versées aux agriculteurs par la direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture, sur la base des frais réels des mesures sanitaires mises en place. Mais un soutien est également apporté par la direction générale de la performance économique (DGPE) du ministère. « Les éleveurs et gaveurs bénéficient, depuis début juin, d’un dispositif inédit d’aide financière visant à compenser leurs pertes de marge brute, indique Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de la DGPE. Une vingtaine de forfaits ont été créés pour coller aux différents types d’exploitations. Deux mille six cents dossiers ont été déposés par les producteurs, dont la moitié ont déjà touché une avance de 50 % d’aides, pour un total de plus de 14 millions d’euros. »
Retrouver le statut indemne
Pour les exploitations de sélection et d’accouvage, ce sont les pertes d’EBE qui seront indemnisées. Quelque 20 millions d’euros seront mis à disposition, dès que cette proposition sera validée par la Commission européenne. Enfin, pour les transformateurs, outre les allègements de charges, le chômage partiel et le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), deux dispositifs sont proposés. Les PME bénéficient d’avances de trésorerie et une notification de demande d’aide d’État a été portée devant la Commission pour aider toutes les entreprises.
Sur le terrain, la surveillance qui sera mise en place devrait permettre de lever, fin août, la zone de restriction qui pèse sur le grand Sud-Ouest et de retrouver le statut indemne en septembre.