Pluie, grêle et orages… de nombreux départements ont été placés en alerte orange à compter du vendredi 27 mai. D’importantes chutes de pluie ont balayé une bonne partie de la France. La grêle a touché entre vendredi et dimanche des milliers d’hectares dans le Cognac, le Chablis, le Beaujolais et le Madiran. Selon les premiers chiffrages des dégâts, dans le vignoble de Chablis, en Bourgogne, il y aurait 200 à 300 hectares de vignes atteints à 80 %, estime-t-on à la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB). Dans l’Auxerrois, 350 ha ont été frappés à 80 %, en particulier dans les communes de Saint-Bris-Le-Vineux et d’Irancy. À Cognac, ce sont 4 000 à 6 000 ha qui ont été touchés, parfois profondément, jusqu’au niveau du cep, entamant dans ce cas la récolte 2017.

Pertes de récolte

Cette situation a conduit la FNSEA à réclamer, dans un communiqué de presse diffusé le 30 mai, la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Les services de l’Etat « sont pleinement mobilisés » pour évaluer les dégâts après la grêle, a affirmé le 31 mai le ministère de l’Agriculture, qui rappelle que les pertes de récolte ne seront pas dédommagées. « En viticulture, les pertes de récolte sont assurables et, de ce fait, ne relèvent pas du régime des calamités agricoles », souligne le ministère, sauf pour les pertes de fonds. Or, l’assurance récolte couvre « un peu moins de 25 % des surfaces viticoles ». Le ministre Stéphane Le Foll a demandé aux préfets « de tout mettre en place » afin que les exploitants concernés puissent avoir accès au chômage partiel pour leurs salariés, solliciter un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles grêlées et un report du paiement des cotisations sociales auprès de la MSA. Il a demandé aux banques de « proposer aux viticulteurs sinistrés les solutions leur permettant de passer ce cap difficile ».

Lundi 30 mai, 26 départements ont été placés en alerte orange, puis 23 le 31 mai, pour de fortes pluies sur une bande allant des Hauts-de-France à la région Centre-Val de Loire. L’excès d’eau provoque des inquiétudes pour les cultures, les foins et les pâturages. Un temps perturbé est annoncé pour toute la semaine. Aurore Cœuru