Dans un rapport sur les perspectives à moyen terme des principaux marchés agricoles de l’Union européenne d’ici à 2026, publié le 6 décembre, la Commission européenne prévoit en céréales une concentration vers les cultures de base comme le blé, le maïs et l’orge aux dépens des autres céréales. La demande en céréales européennes pourrait croître de 6 % d’ici à 2026, notamment grâce aux utilisations dynamiques en alimentation animale, principalement en maïs. Les perspectives d’exportations devraient rester positives pour le blé et, dans une moindre mesure, pour l’orge. Par ailleurs, le ratio stocks/consommation devrait se stabiliser à un niveau relativement bas, tandis que les prix des céréales devraient osciller en moyenne entre 160 et 170 €/t.
Pour les oléagineux, la Commission européenne pointe un passage progressif des graines de colza vers le soja, avec une baisse de la superficie des surfaces consacrées au colza et une hausse des importations de soja. Cette tendance, entamée depuis dix ans, devrait se poursuivre les prochaines années. L’alimentation animale deviendra le principal moteur pour le complexe des oléagineux, compte tenu de la stagnation des biocarburants due à une politique incertaine.
Soutenus par un environnement politique favorable, les protéagineux ont connu récemment une forte reprise. Mais la pression à la baisse sur les prix des aliments pour animaux pourrait conduire à un arrêt de la croissance des surfaces en protéagineux. La hausse des rendements pourrait cependant conduire à une augmentation modérée de la production.
La fin des quotas sucre
En sucre, après une surproduction mondiale, le marché entre dans une période où la consommation dépasse la production, entraînant ainsi une forte hausse des prix mondiaux. La fin des quotas en 2017 pourrait avoir, selon Bruxelles, un « impact significatif » sur le marché européen des édulcorants.
Malgré la baisse des prix intérieurs, la production de l’UE devrait augmenter sensiblement dans un premier temps. La production de sucre de l’UE est attendue en hausse de 6 % comparée au chiffre actuel, d’ici à 2026. À cette date, l’UE devrait être un exportateur net de sucre blanc vers les marchés de proximité.
Quant aux biocarburants, l’augmentation de la demande et de la production devrait reprendre à l’horizon de 2020, selon la Commission, pour atteindre 6,5 % de biocarburants dans les sources énergétiques dans les transports. Toutefois, la majeure partie de cette augmentation proviendrait de matières premières non agricoles et d’importations plutôt que des matières premières nationales, à l’exception du maïs utilisé pour produire de l’éthanol. Bruxelles reconnaît que le développement des biocarburants après 2020 est difficile à appréhender dans le cadre d’une politique environnementale pas encore définie.