S. Kidman and Co., qui compte 185 000 têtes de bétail et détient 1,3 % de la superficie totale de l’Australie, soit 2,5 % de ses terres agricoles, suscite la convoitise de nombreux investisseurs, en particulier chinois. Mais Canberra s’est opposé deux fois à des offres chinoises sur ce groupe fondé en 1899, et ce au nom de l’intérêt national.
Au début d’octobre, le promoteur immobilier Shanghai CRED était revenu à la charge pour le rachat de S. Kidman, qui est aussi l’un des premiers éleveurs de bovins d’Australie, en s’associant avec le groupe minier australien Hancock Prospecting. L’offre se chiffrait à 365 millions de dollars australiens (AUD).
Des offres de plus en plus élevées
Le consortium australien BBHO où figurent des familles d’éleveurs parmi les plus riches du pays a présenté dimanche une contre-offre, en proposant 365 000 000 AUD. Le consortium sino-australien, qui a les faveurs de Kidman, a riposté jeudi en proposant 386,5 millions. Aux termes de sa proposition, Hancock Prospecting, propriété de la baronne australienne des mines Gina Rinehart, obtiendrait 67 % de Kidman. Shanghai CRED en contrôlerait 33 %.
Si les autorités s’opposent au rachat, « Hancock procédera seul à cette acquisition », a averti dans un communiqué Mme Rinehart.
Kidman est un important fournisseur de bœuf pour le Japon, les États-Unis et le Sud-Est asiatique. Le gouvernement australien exerce depuis mars 2015 un contrôle accru des investissements étrangers en raison des inquiétudes de son opinion publique face à l’appétit chinois.