Alors que se déroule actuellement dans 60 supermarchés français une expérimentation pour départager quatre systèmes d’étiquetage différents, « pour nous consommateurs, il ne fait aucun doute que le système à 5 couleurs est le meilleur », affirme cette pétition, lancée en décembre par Éric Delannoy, qui se présente comme un « simple citoyen ».

Quatre systèmes à l’essai

L’évaluation des 10 semaines de test servira au ministère de la Santé pour décider d’un système unique d’étiquetage nutritionnel simplifié, avec l’objectif affiché d’orienter les consommateurs vers les aliments meilleurs pour la santé et de pousser les industriels à revoir la composition des produits les moins équilibrés.

Mais « il y a de gros doutes sur le protocole mis en place » pour cette expérimentation ainsi que sur « l’indépendance de l’analyse qui sera faite des résultats, après la démission de plusieurs membres du comité scientifique », a estimé Michèle Rivasi, lors d’une conférence de presse, avant d’être reçue par Benoît Vallet, directeur général du ministère de la Santé.

La guerre des données

Selon un porte-parole de la candidate à la primaire d’Europe-Écologie Verts, Benoît Vallet s’est dit favorable, lors de l’entretien, à ce que les données brutes de l’expérimentation soient rendues accessibles à tous, une mesure réclamée notamment par Open Food Facts, base de données collaborative d’informations sur les produits alimentaires.

L’organisme chargé de coordonner le test en grandeur nature des quatre systèmes d’étiquetage – le Fonds français pour l’alimentation et la santé (FFAS), financé par l’industrie agroalimentaire – « n’a donné que très peu de détails publiquement sur le protocole expérimental exact utilisé ou sur les indicateurs suivis et mesurés », a déploré Vincent Bataille, membre d’Open Food Facts.

Des tests sous surveillance

« Une sélection de données favorables à un résultat souhaité est donc techniquement possible », a expliqué Vincent Bataille à l’AFP. L’association a par ailleurs pointé plusieurs incohérences dans les étiquetages mis en place pour le test, lors de ses relevés dans les supermarchés.

L’expérimentation en grandeur nature des 4 systèmes d’étiquetage a fait l’objet de nombreuses critiques, en raison notamment des conflits d’intérêts de certains membres du comité scientifique et de la forte implication dans le projet des industriels et des distributeurs, présents dans le comité de pilotage et directement à l’origine de deux des quatre logos testés.

AFP