La mesure du ministère du Travail a été adoptée dans le cadre de l’état d’urgence économique, via une résolution publiée dans le Journal officiel du mardi 26 juillet 2016. Elle stipule que les entreprises publiques et privées devront fournir à l’État la main-d’œuvre requise pour « renforcer la production » agroalimentaire. Le ministère a établi un régime spécial pour « toutes les entités de travail du pays : publiques, privées, de propriété sociale ou mixtes ».
Toute personne choisie doit être « en condition physique adéquate »
La résolution, qui a un caractère transitoire, ne détaille pas les mécanismes de cession des employés, ni les durées durant lesquelles ils pourront être réassignés. Cependant, elle souligne que toute personne choisie doit se trouver « en condition physique adéquate » et avoir des « connaissances théoriques et techniques » dans les domaines de production. Les employeurs des entreprises privées n’auront pas à payer ces employés, mais devront en revanche s’acquitter des cotisations sociales. Les accords salariaux seront respectés, précise le texte.
Le 12 juillet, le président du Venezuela Nicolas Maduro avait prolongé de deux mois l’état d’« urgence économique » instauré depuis la mi-janvier au Venezuela. Ce pays d’Amérique du Sud, autrefois riche producteur pétrolier grâce à ses réserves les plus importantes au monde, est plongé dans une grave crise avec la chute des cours du brut, qui lui rapporte 96 % de ses devises.
Il y a une semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé prévoir une contraction de 10 % du PIB vénézuélien en 2016 et une inflation supérieure à 700 %.