« Pour ce qui nous concerne, trois points du projet de loi Sapin 2 nous inquiètent » a déclaré Olivier Picot, président de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) lors d’une conférence de presse le 19 juillet. Ces points sont les suivants :
- Origine des produits. Le projet de loi Sapin II comprend une obligation pour les industriels d’indiquer l’origine du lait et des ingrédients laitiers sur les étiquettes. « Dans la réalité, cela va nous faire perdre des millions en emballage pour rien » a déploré le président de la Fnil. La mesure est pour l’instant autorisée en France par Bruxelles « à titre d’expérimentation ». Mais les laiteries françaises s’inquiètent de l’élargissement de la mesure aux autres pays européens. « Je ne connais pas un Italien qui mangera de la mozzarelle avec du lait français » a illustré Olivier Picot.
- Prix prévisionnel. La législation prévoit d’introduire l’obligation de mentionner le prix du lait prévisionnel moyen départ ferme que la laiterie pense payer pendant l’année civile à ses éleveurs.
- Intégration des coûts de production. Il serait exigé d’introduire ces coûts dans les modalités de détermination du prix payé aux éleveurs. « Nous voulons simplement que les entreprises aient toutes les mêmes règles du jeu, privée ou coopérative, et partout en Europe » a réagi Olivier Picot en réponse aux derniers points.
Des aides « dans le bon sens »
Réagissant aux 150 millions d’euros débloqués par Bruxelles lundi pour réduire la production, Olivier Picot a indiqué que « toute mesure corrélée à une réduction de production va dans le bon sens ». Il met en garde cependant sur les effets d’aubaine. « En Allemagne par exemple, il est possible que l’aide finance la restructuration de la production tout en maintenant la surproduction », illustre-t-il. Autres points de méfiance abordés durant la conférence de presse : le délai de paiement et des modalités d’application de l’aide.