Le décret décrié assouplit une loi du gouvernement de Cristina Kirchner (2007/2015), approuvée en 2011. Cette loi limitait à 15 % la part de terres susceptibles d’être détenues par des étrangers et interdisait à tout investisseur étranger d’acheter plus de 1 000 hectares. Ce décret, publié la semaine dernière, cherche à « faciliter et à rendre possibles les investissements dans le pays », selon le texte.

« C’est préoccupant, le président change l’esprit de la loi originale par le biais d’un décret et affiche une complicité évidente entre le gouvernement et certaines entreprises privées qui disposent de beaucoup de terres », a déclaré Martín Doñate, du Front pour la victoire (FPV), parti de centre-gauche kirchnériste, dans l’opposition. « De nombreux chefs d’entreprise ont même fait combler des lacs et des bassins naturels », a assuré le parlementaire, ajoutant que dans la zone touristique de Bariloche, « la part des terres rurales détenues par des étrangers atteint 21 % ».

Des alliés du gouvernement veulent l’abandon du décret

Selon l’ONG Centre d’études de Patagonie, l’initiative de Mauricio Macri est « susceptible d’être annulée car elle est contraire à la Constitution », un décret ne pouvant modifier une loi. La sénatrice Magdalena Odarda, de la Coalition civique (social-démocrate) et qui a intégré l’alliance de Mauricio Macri « Cambiemos », a également réclamé que « le président abandonne ce décret ».

L’Italien Luciano Benetton, patron et cofondateur du groupe textile Benetton, qui détient près de 900 000 hectares en Patagonie, est en tête de liste des propriétaires étrangers en Argentine. D’autres, les Américains Douglas Tompkins, cofondateur de la marque de vêtements de sports The North Face, et Ted Turner, magnat des médias, détiennent respectivement 1 500 et 5 000 hectares en Argentine, notamment en Patagonie.

AFP