«L’écornage, ce n’est pas un moment facile, concède Gwenolé Aribart. Mais en anesthésiant, l’intervention est beaucoup moins traumatisante, pour les veaux comme pour nous. » L’agriculteur est installé depuis 2007 au Gaec de l’Éperon barré à Saint-Hélen (Côtes-d’Armor) avec son associé, Philippe.L’exploitation de près de 200 hectares est divisée en deux ateliers : les cultures de vente et le troupeau de 140 prim’holsteins. Il y a dix ans, le Gaec a quitté le contrôle laitier, qui réalisait l’écornage. Depuis, Gwenolé prend en charge cette tâche, qui prend un peu plus d’une heure pour une douzaine de veaux, généralement âgés d’au moins trois semaines.

Calmer la douleur

« Le matin où je décide d’écorner, je bloque les veaux au cornadis après les avoir soignés, détaille l’éleveur. Ensuite, à l’aide d’une toute petite aiguille, j’injecte l’anesthésique local au niveau de la salière. »

L’anesthésie locale cible le nerf cornual. Elle est réalisée le long d’une arête osseuse située entre l’orbite et le bourgeon de la corne. « Une bonne contention des animaux est nécessaire, car la piqûre est réalisée très près des yeux, poursuit Gwenolé. En attendant que le produit fasse effet, soit environ dix minutes, je prépare mon matériel : je branche la rallonge, fais chauffer le fer... Ensuite, j’écorne les veaux au cornadis dans l’ordre dans lequel je les ai anesthésiés. Je désinfecte la plaie, puis je les relâche. »

Éviter un traumatisme

L’Institut de l’élevage recommande d’écorner des veaux de deux à quatre semaines. Au Gaec de l’Éperon barré, l’intervention a souvent lieu à un âge plus avancé. Gwenolé souhaiterait le faire plus tôt, mais il est difficile de se libérer du temps sur une exploitation de cette taille. Or, plus l’animal est âgé, plus l’opération est longue. C’est pourquoi la nécessité d’anesthésier est d’autant plus importante à ses yeux. « J’apprécie de ne plus entendre les veaux beugler de douleur, confie-t-il. Les gestes sont également plus simples, car ils se débattent moins. C’est un gain de temps. Dès le soir même, le veau n’hésite pas à passer sa tête à travers le cornadis, sans crainte. » Pour l’éleveur, l’anesthésie locale est un moyen de conserver la confiance de ses animaux.