L’analyse des coûts de fonctionnement des stabulations laitières, réalisée par les chambres d’agriculture des Pays de la Loire de Bretagne et de l’Institut de l’élevage, a montré d’importantes différences entre les bâtiments. Si la moyenne s’établit à 169 €/VL/an, l’écart entre le modèle le plus coûteux et le plus économe est de 134 €/VL/an. « Pour un troupeau de 65 vaches laitières, cette différence cumulée sur quinze ans représente une dépense de 130 600 € », souligne Arnaud Bruel, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Ramenée à l’année, cette somme s’élève à 8 710 €. D’où l’importance de bien mesurer ses choix, surtout en cette période de conjoncture difficile.
L’étude offre des repères aussi bien sur l’investissement (lire l’encadré), que sur le fonctionnement et le temps de travail nécessaire à l’entretien. Elle est issue d’une centaine d’enquêtes de terrain, à partir desquelles dix-sept cas types ont été modélisés. Ils prennent en compte les modes de logement, l’effectif des vaches, la quantité et le type de litière apportée et donc le type de déjections produites, et les solutions de mise aux normes associées.
Impact de la litière. Le coût et la gestion de la litière représentent 90 % en moyenne de la charge de fonctionnement. « Le poste paillage, préstockage, entretien pour les logettes pèse à lui seul 41 % de la dépense, précise Arnaud Bruel. Suivent l’épandage et le traitement des effluents pour 27 % et le coût de la litière pour 19 %. »
Aires paillées. Leur charge de fonctionnement moyenne est de 191 €/VL/an, soit près de 20 % de plus que la moyenne de l’ensemble des cas types. Le prix de la paille et la gestion de litière sont des critères importants et expliquent pourquoi c’est le premier poste de charge pour ce type de bâtiment. Parmi les quatre cas étudiés, l’aire paillée avec caillebotis bénéficie du coût le plus faible car les quantités d’effluents sont plus faibles, le raclage n’est pas nécessaire et la manipulation du fumier est plus rapide car il est plus compact.
Les logettes avec production de fumier. Elles engendrent le coût de fonctionnement le plus élevé. « Plus on paille, plus il augmente », souligne Arnaud Bruel. Le modèle logettes paillées à 5 kg par vache et par jour est donc le plus cher de l’étude. « Outre le coût de la paille, ce type de bâtiment est très impacté par ceux liés aux manipulations, pour le préstockage, le nettoyage à l’arrière de la logette, puis le paillage manuel, souligne Arnaud Bruel. Cette tâche peut sembler rapide à réaliser mais elle est répétitive et, comme elle est souvent manuelle, son coût est élevé. »
L’autre poste très impactant est celui de l’épandage-traitement, puisqu’il cumule la gestion de quantités importantes de fumier et de lisier. Ce type de stabulation comporte toutefois des atouts comme le confort et la propreté des animaux. Le fumier est aussi plus compact et facile à manipuler. « Cependant, avec l’agrandissement des troupeaux et la tendance à la diminution de la main-d’œuvre disponible, ce type de bâtiment est moins retenu », constate Arnaud Bruel. Le niveau de paillage des logettes tête à tête à 3 kg est le plus répandu. Le coût de fonctionnement est légèrement inférieur, le confort et la propreté restent à un bon niveau mais le système nécessite un égouttage à la sortie du bâtiment qui augmente le prix de l’investissement.
Les logettes lisier. Elles enregistrent les frais de fonctionnement les plus faibles, à 123 €/VL/an en moyenne. Les logettes caillebotis remportent la palme, avec un fonctionnement à 115 €/VL/an. Ces bâtiments cumulent des temps réduits d’entretien et d’apport manuel de sciure, le plus faible coût d’épandage de l’étude, l’absence de fumier à travailler et à épandre et un coût de raclage très faible », récapitule Arnaud Bruel. Le passage du robot de nettoyage réduit le besoin en main-d’œuvre mais augmente les frais d’investissement. Même remarque pour le malaxage, où l’équipement électrique fonctionne sur programmation alors que dans les autres bâtiments lisier, le malaxage est chiffré sur la base d’un malaxeur en Cuma attelé au tracteur.
« Attention, le prix n’est pas le seul critère de choix, prévient Arnaud Bruel. L’agronomie, le confort des animaux, la disponibilité en main-d’œuvre, le prix de la paille et les capacités d’investissement sont des éléments importants à prendre en compte. »