« En une semaine, le blé a quasi effacé tout ce qu’il avait gagné la semaine dernière sur le marché Euronext », note Edward de Saint-Denis, de la société de courtage Plantureux et Associés.

 

« La baisse vient des zones de France où la récolte se passe bien », a-t-il dit, alors que les céréaliers du Nord et de l’Île-de-France enregistrent une récolte catastrophique en raison des intempéries du printemps, déjà absorbée par le marché.

 

Le recul du marché vient aussi de la différence de 20 euros la tonne entre le prix auquel l’Égypte a acheté son blé à la Russie et la Roumanie cette semaine et le cours européen. « Le blé français et européen était 20 euros trop cher », a dit M. de Saint-Denis

 

L’achat de 120 000 tonnes de blé par le Gasc égyptien (organisme public chargé des achats de céréales) s’est conclu à 176,36 dollars la tonne pour les 60 000 tonnes vendues par la Russie, et à 177,99 dollars la tonne pour les 60 000 tonnes de blé roumain.

 

Sur le marché européen, la hausse très importante (+13,50 euros la tonne) de la semaine passée sur les cours du blé avait été provoquée par un petit vent de panique en raison de la difficulté des chargeurs à trouver du blé physique à embarquer dans les ports français, en raison des mauvaises récoltes dans le pays.

 

Jeudi, le Conseil international des céréales (CIC) a réévalué la production mondiale de grains à 2,046 milliards de tonnes contre 2,026 milliards précédemment, soit un million de tonnes de moins que le record de 2014-2015, a souligné Inter-Courtage dans une note.

 

En blé, les moissons dépassent « significativement les attentes » aux États-Unis et en Russie mais donnent des résultats inférieurs aux prévisions dans certaines parties de l’UE, notamment en France, où le CIC note « des rendements et qualités dégradés par les pluies excessives », ajoute Inter-Courtage.

 

En France, la qualité des blés s’est de nouveau dégradée par rapport à la semaine dernière, alors que la moisson en est désormais à 40 % des surfaces, selon l’établissement public FranceAgriMer.

 

Sur Euronext vers 17h30, la tonne de blé était stable à 165,75 €/t sur l’échéance de septembre et perdait 25 centimes sur celle de décembre à 169,25 €/t.

 

Le maïs était aussi stable sur l’échéance d’août à 170 €/t et en baisse de 75 centimes sur l’échéance de novembre à 166 €/t.