«N ous n’avons pas attendu la Cop 21 pour nous intéresser à la question du climat », lance Franck Mérel, agriculteur à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine), en Gaec avec trois associés. L’élevage compte 180 ha de SAU, 100 vaches laitières, 850 chèvres et 100 taurillons. De nombreuses actions, d’ores et déjà mises en place pour des raisons économiques et environnementales, contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les exploitants ont réduit leur consommation d’énergie en installant un récupérateur de calories sur le tank des chèvres. Il sert à la production d’eau chaude pour le lavage de la salle de traite. Le tank des vaches est équipé d’un prérefroidisseur, qui permet également de réchauffer l’eau de boisson.

Fertilisation

Malgré l’installation de deux robots de traite, les vaches continuent de pâturer d’avril à novembre. Les 40 ha de prairies, c’est autant de stockage de carbone. Tout comme les nombreuses haies de l’exploitation. « Nous en avons planté près d’un kilomètre depuis 2000. » En 2009, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur l’un des bâtiments d’élevage. Les travaux pour l’installation d’une méthanisation par voie sèche vont bientôt démarrer.

Au niveau des cultures, la fertilisation raisonnée a, elle aussi, un impact positif. « Depuis un an, nous faisons appel à une entreprise qui prend des photographies avec un drone avant le dernier apport d’azote sur le blé, afin d’ajuster les doses au plus près. »

Les déjections de l’exploitation servent à la fertilisation des terres. Mais l’agriculteur pointe une aberration du système : « Le respect du plafond de 170 uN (unités d’azote) organique par hectare et par an nous oblige à faire appel à des prêteurs de terres et, paradoxalement, à acheter 60 à 80 uN minéral/ha/an pour équilibrer notre fertilisation. Moins d’engrais, c’est moins de transport et des économies pour notre porte-monnaie. » Et de conclure : « Nous sommes les premiers écologistes, car nous sommes en permanence au contact de la nature. Il faut revenir au bon sens et faire confiance aux acteurs de terrain, pour un juste équilibre entre environnement et économie. »