La proximité et la vente directe de leurs produits, les éleveurs haut-saônois David Courtoy (en Gaec à Ehuns), Gérard Marchand (en EARL à Esprels) et Xavier Menigoz (en EARL à Saint-Bresson) y croient dur comme fer. Au point qu’ils se sont associés en SARL pour créer, il y a trois ans, à Pusey, un abattoir pour leurs porcs et ceux d’une dizaine d’autres agriculteurs. Un virage pris à la suite des restructurations des abattoirs en Franche-Comté, qui allaient recentrer l’abattage porcin sur le seul site de Valdahon (Doubs), à 80 km de Vesoul. « Le coût de transport aurait posé problème ! Notre Gaec avait estimé, pour 60 porcs par semaine, une hausse de 35 000 € par an, souligne David Courtoy, agriculteur pratiquant, avec quatre associés et plus de dix salariés, la vente directe de bovins, porcins et volailles. Créer un outil de proximité, c’était aussi faire perdurer les petites boucheries et les grossistes, nombreux dans le département. »
Méthanisation
des effluents liquides
Une visite d’abattoirs bretons et l’appui de la communauté d’agglomération de Vesoul (CAV) ont décidé le trio d’agriculteurs à concrétiser son projet. De 170 à l’ouverture, en avril 2013, les abattages sont passés allègrement à 250 porcs par semaine (70 % fournis par les trois associés), facturés à 0,25 €/kg. « Nous collons aux prévisions », se félicite David Courtoy. C’est le résultat d’une gestion rigoureuse. Construit sur « un terrain cédé pour l’euro symbolique par la CAV », l’abattoir de la Motte a mobilisé un million d’euros et son magasin 200 000 €. Le projet a reçu 300 000 € de subventions. Les associés et des emprunts bancaires ont financé le reste. « Pour tenir le budget, nous avons nous-mêmes terrassé, monté le bâtiment, clôturé et aménagé les abords, raconte David Courtoy. J’ai assuré la maîtrise d’œuvre auprès des artisans. La porcherie est une construction agricole simple, bardée en bois, ses caillebotis proviennent d’anciennes installations de nos fermes… Des équipements, tels que ceux de notre triperie, ont été achetés aux enchères lors de la fermeture de l’abattoir de Vesoul… Notre choix de traiter les effluents liquides au sein de l’unité de méthanisation de notre Gaec, en vidant régulièrement les fosses de l’abattoir, a permis de diminuer l’investissement de stockage et nous dispense du coût de traitement via une station d’épuration. »
Sur sa lancée, la SARL avait envisagé d’accroître ses volumes d’abattage, projet suspendu en raison des difficultés à mobiliser l’approvisionnement en porcs nécessaire.