Les huiles essentielles sont des produits volatils obtenus par distillation à partir de plantes ou d'extraits de plantes. Elles comptent de nombreux composants et seraient naturellement développées par les plantes comme moyens de défense. Elles sont incorporées dans les minéraux ou les aliments complémentaires.

 

Les premiers écrits sur les huiles et les épices datent de 1550 avant Jésus-Christ, lorsque les Egyptiens décrivaient leurs utilisations pour conserver la nourriture et embaumer leurs morts. Leurs propriétés thérapeutiques sont exploitées depuis des siècles en Chine et en Inde. Utilisées en agroalimentaire pour leur saveur (ail, origan, poivre, citron vert, fenouil...) et en parfumerie pour leurs propriétés aromatiques (bois de rose, cèdre...), leurs multiples effets ne sont pas encore tous maîtrisés.

 

Les aliments complémentaires pourraient être mieux valorisés par le ruminant s'ils transitaient par le rumen sans y être dégradés (effet by-pass). Certains mélanges d'huiles essentielles réduiraient la vitesse de dégradation de l'azote dans la panse en limitant l'activité de certaines bactéries.

 

L'intérêt pour les huiles essentielles en alimentation animale a été relancé par la suppression progressive des facteurs de croissance antibiotiques. Cela explique qu'elles soient plus largement utilisées aujourd'hui chez les monogastriques, pour lesquels elles relancent également l'action digestive de certaines enzymes (volailles et porcins), que chez les ruminants. Les actions antimicrobiennes des huiles essentielles sont connues depuis longtemps, avec de nouvelles perspectives de lutte contre certaines Escherichia coli, les staphylocoques, voire les salmonelles.

 

En réduisant l'activité d'une bactérie du rumen comme Ruminobacter amylophilus, certaines huiles essentielles limitent la dégradation des glucides facilement fermentescibles. Le pH ruminal est donc plus stable, ce qui limite le risque d'acidose subclinique, même avec des rations riches en amidon et en sucres rapides. Mal repérée et encore mal maîtrisée, cette acidose subclinique perturbe pourtant beaucoup le métabolisme de l'animal avec des effets sur la santé, notamment la fertilité.

 

Produits naturels ne veut pas dire absence de toxicité ou efficacité systématique. La difficulté actuelle des huiles essentielles, comme de tous les extraits végétaux, réside dans la grande variabilité des produits : selon les fournisseurs, d'un principe actif à l'autre, selon la concentration, d'un mélange à l'autre... Les scientifiques étudient encore leurs effets et se demandent si seul le principe actif (le carvacrol du romarin ou le thymol du thym) est efficace ou s'il n'est efficace qu'en association avec les autres composants .

 

Consommation

La moitié des volailles françaises consommeraient des extraits végétaux, entre un quart et un tiers des porcs et entre 5 et 10 % des bovins. Parmi ces produits, les huiles essentielles semblent pouvoir faire une percée par leur action sur la flore du rumen.

 

Découvrez l’ouvrage « Aromathérapie pour les ruminants ».