La FNICGV (Fédération Nationale de l’Industrie et des Commerces en Gros des Viandes) dénonce, dans un communiqué du 27 novembre, la taxe, votée en commission le 26 novembre par des députés, instituant une taxe exceptionnelle assise sur le chiffre d’affaires des entreprises de transformation de produits carnés dépassant les 250 millions d’euros pour financer un fonds d’aide à l’élevage en crise.

« La FNICGV est bien consciente de la très grave crise que traverse l’élevage et travaille depuis plusieurs mois au côté des éleveurs, dans le cadre des interprofessions, pour trouver des solutions. Lorsque l’on sait que le résultat des entreprises de transformation des produits carnés avoisine 1 % du chiffre d’affaires, proposer l’instauration d’une taxe de 5 % du chiffre d’affaires montre à quel point les députés qui ont voté cette taxe sont ignorants de la situation économique des entreprises ! »

« La FNICGV espère cependant que le bon sens l’emportera et que la solution à la crise de l’élevage se trouvera ailleurs que dans l’instauration d’une nouvelle taxe qui ne fera qu’aggraver la compétitivité des entreprises », conclut le communiqué.

« Les entreprises traversent une crise sans précédent »

« Non à la taxe sur les abattoirs ! », réagit semblablement Culture viande dans un communiqué du 27 novembre. « Que les députés votent en commission des mesures en faveur des éleveurs, c’est une chose. Mais de là à mettre en place une taxe de 5 % assise sur le chiffre d’affaires des entreprises de transformation de produits carnés dépassant les 250 millions d’euros, pour financer un fonds d’aide à l’élevage en crise… c’est demander aux entreprises l’impossible. »

« Les entreprises françaises d’abattage-découpe sont actuellement frappées comme les éleveurs par une crise sans précédent. Elles souffrent d’un grave déficit de compétitivité augmenté par des distorsions de concurrence. La solution est donc tout à l’inverse d’une telle hausse de charge. »

« Avant de ponctionner les entreprises pour « abonder un fonds de soutien aux éleveurs français en difficulté », encore faut-il se poser la question du pourquoi du dépôt de bilan l’an dernier de deux des fleurons du secteur. Les entreprises n’ont pas les moyens de supporter une telle taxe qui risque d’être répercutée tant à l’aval en disqualifiant les viandes françaises sur le marché, qu’à l’amont en pénalisant les éleveurs. »

« Viser également l’abondement d’un « soutien aux investissements et à la modernisation des élevages », c’est demander aux entreprises de viande ce que les élus auraient dû exiger de la politique agricole commune dont la réforme entérinée par la France aura des effets désastreux sur notre territoire. »

« Quant au « soutien des circuits courts et l’approvisionnement local de la restauration collective », Culture Viande y est favorable. Mais cela ne concerne qu’une part minoritaire de la viande consommée en France … Et encore faudrait-il que les pouvoirs publics rendent obligatoire l’indication de l’origine des produits transformés, afin que les consommateurs puissent identifier les viandes françaises ! », conclut le communiqué.