Bien rédiger le contrat

Deux possibilités s’offrent : la vente (le naisseur vend ses veaux femelles à un éleveur avec engagement de rachat avant le vêlage) ou la mise en pension. Même si la confiance est de mise, un contrat permet de définir les règles. Il peut être établi directement d’éleveur à éleveur, ou par l’intermédiaire d’une coopérative ou d’une association, qui en sera aussi signataire. C’est le cas du Groupement d’éleveurs spécialisés de la Sarthe (GESS), qui propose un service de délégation de l’élevage des génisses, moyennant une cotisation de 12 € par vache laitière.

Des mentions indispensables

Le contrat définit clairement les modalités d’élevage et de reprise des génisses (mentionnant le cas échéant l’obligation de rachat par le naisseur) : prix de vente des jeunes veaux, critères de mise à la reproduction, plan d’accouplement, durée minimale de pâturage, protocole de vermifugation, prix de rachat des génisses prêtes à vêler avec ses critères de majoration ou minoration (selon leur poids ou leur âge au vêlage, le cours du lait…). Il peut être judicieux d’imposer l’adhésion au contrôle de performance pour optimiser le suivi. Généralement, l’in

sémination est à la charge du naisseur, les pertes et la prophylaxie à celle de l’éleveur.

Vigilance sanitaire

Lorsque des génisses issues de différents élevages se retrouvent chez un même éleveur, « l’aspect sanitaire est primordial, souligne Sylvain Brunet, président du GESS. Avant toute adhésion, nous mettons en place un protocole établi selon les préconisations du GDS pour garantir que le troupeau est sain ». Chaque élevage doit être indemne de brucellose, tuberculose, leucose, BVD et IBR. Un protocole de vermifugation et un planning de vaccinations sont préconisés pour les génisses pâturant en 1re année.

Des bénéfices à évaluer

des avantages techniques…

Confier ses génisses libère du temps (un éleveur consacre en moyenne 18 heures par génisse et par an), qui pourra être consacré à l’atelier lait. Pour Sylvain Brunet, cela explique que « les exploitations déléguant l’élevage de leurs génisses ont des résultats techniques supérieurs à la moyenne départementale ». D’autre part, la constitution de lots d’âge homogène chez les éleveurs permet d’atteindre plus facilement l’objectif de vêlage à 24 mois (contre 29 mois en moyenne au niveau national). Ils s’exposent d’ailleurs à des pénalités si l’objectif n’est pas atteint.

...qui ont un coût financier

L’option est rentable si le coût d’élevage des génisses est élevé chez le naisseur (vêlage tardif ou charges opérationnelles difficiles à maîtriser) ou si elle évite la construction d’un bâtiment. Les surfaces fourragères libérées permettent aussi de faire davantage de cultures de ventes. « Si les charges sont maîtrisées et ne dépassent pas 1 400 € de coût d’élevage par génisse, cela devient économiquement moins rentable de déléguer, commente Sylvain Brunet. Mais il faut tout prendre en compte : la main-d’œuvre, l’aspect sanitaire, le confort de travail… Les éleveurs ont intérêt à étudier d’abord l’impact de ce choix sur leur système d’élevage. »