« Les nouveaux rythmes scolaires, c'est un sujet chaud ! », prévient Albert De Carvalho, président de la communauté de communes du Val Dunois, dans la Meuse. Cette collectivité locale a la compétence pour gérer le regroupement scolaire intégré (RPI) associant 17 petites communes, soit 250 enfants scolarisés. Un RPI qui dispose d'un bâtiment construit en 2005 et d'un accueil périscolaire, situé à Dun-sur-Meuse.

FAIRE APPEL AU PERSONNEL COMMUNAL

Dans ce secteur rural, qui mise beaucoup sur le tourisme vert, les employeurs sont peu nombreux. « Il est hors de question de faire payer les parents pour la mise en place des « Nap » (nouvelles activités périscolaires), précise Albert De Carvalho. Après trois avant-projets, beaucoup de discussions et de tensions avec les représentants des parents, des enseignants, nous avons un peu laissé filer. Puis nous avons sauté sur l'opportunité offerte par la circulaire Hamon autorisant les communes à dégager un après-midi plutôt que de raccourcir les journées. Nous avons opté pour le vendredi, avec classe le mercredi matin. » Les horaires existants sont maintenus. Le mercredi matin, ce sera 8 h 30-11 h 30. Grâce au système de garderie en place depuis 2007, les enfants sont accueillis dès 7 heures le matin et jusqu'à 18 h 30 le soir.

Pour ce regroupement intercommunal, les contraintes sont nombreuses : les transports scolaires, le personnel, les locaux. « Le conseil général, qui organise les transports, a refusé lorsque nous lui avons réclamé des bus supplémentaires afin de réduire les journées de classe. Trop onéreux », souligne Albert De Carvalho. « Pour les encadrants, nous avons choisi de ne pas demander les aides de la Caf, précise Coralie Philippe, adjoint administratif. Pour ne pas avoir à recruter du personnel titulaire des diplômes requis pour bénéficier de ces aides et pour être plus libres dans notre organisation. Ceux qui vont encadrer les Nap font partie du personnel communal. Ils assurent déjà la surveillance de la cantine, des bus. Les enfants les connaissent. » Autre souci, le manque de locaux. Elise Pingard, adjointe d'animation, précise : « Libérer un après-midi nous permet de récupérer les salles de classe. »

SOLLICITER LES ASSOCIATIONS

Le premier souci des parents, avec la réforme, était de savoir quelles activités seraient mises en place. Pour les maternelles, ce seront des activités manuelles, de l'expression corporelle, des jeux. Pour les primaires, des activités sportives organisées par cycles. « Nous allons également solliciter des associations afin qu'elles proposent des activités, explique Elise Pingard. Mais nous ne voulons pas leur faire concurrence. »

Les responsables de la communauté de communes du Val Dunois sont bien conscients de ne pas respecter à la lettre l'esprit de la réforme. Mais les contraintes sont là. « Nous avons même pensé ne pas la mettre en place et payer l'amende, souligne Albert De Carvalho. Mais c'est une loi et nous devons l'appliquer... »