« Tous les ans, nous observions de la rouille jaune dans nos parcelles, mais dans des proportions acceptables. C'est la première année que le pathogène nous pose autant de problème. Nous l'avons même repéré sur épi ! Heureusement, nous avions implanté Bermude, variété résistante, Rubisko, assez résistante, et Boregar, moyennement sensible.
Nous avons maîtrisé les semis d'Altigo réalisés du 25 au 30 octobre, et ceux d'Alixan du 15 au 20 octobre, deux variétés pourtant très sensibles. En revanche, les semis d'Altigo effectués autour du 10 octobre ont été touchés très tôt. Nous pensions attendre le T1 pour traiter mais, vu la pression, nous sommes intervenus autour du 12 mars, avec Priori Xtra (azoxystrobine + cyproconazole) à 0,65 l/ha.
Avec le recul, nous nous apercevons que nous avons trop tardé pour réaliser le T1 (Zenith à 0,4 l/ha + Cherokee à 1,5 l/ha), le 10 avril, presque un mois trop tard. Ces deux premiers traitements ont été relayés par un T2, le 1er mai, avec Adexar (époxyconazole + fluxapyroxad) à 1 l/ha, et un T3, le 24 mai, avec Joao (prothioconazole) à 0,3 l/ha + Amistar (azoxystrobine) à 0,4 l/ha.
Au final, malgré les quatre traitements, le rendement de ces parcelles n'a pas dépassé 70 q/ha, tandis qu'Altigo semé plus tard et avec les trois passages habituels a dépassé 100 q/ha. Le coût des trois passages fongicides s'est élevé à 140,70 €/ha et le surcoût du T0 à 31,28 €/ha.
Compte tenu de la mauvaise alimentation de ces blés, la qualité a été spécifiquement impactée, avec un PS de 70 kg/hl et un Hagberg de 110 secondes. Cette année, nous avons remplacé Altigo par deux variétés qui ressortent en rendement et qui sont plus tolérantes à la rouille jaune. Il s'agit de Cellule, résistante, et Lyric, moyennement sensible. Les dates de semis ont également été retardées. » « Nous avons également retardé les dates de semis », précise David Mesas.