« Lensilage de sorgho BMR peut être une solution pour engraisser des jeunes bovins, assure Jean-Pierre Farrié, de l'Institut de l'élevage. L'utilisation par les animaux est bonne mais nous avons eu des difficultés pour le faire mûrir ces deux dernières années sur le site de la ferme expérimentale de Jalogny, en Saône-et-Loire. » Ce dernier essai, en cours d'exploitation, confirme ceux réalisés en Bretagne à Mauron (Morbihan). L'idée d'évaluer l'intérêt de l'ensilage de sorgho dans les rations d'engraissement est née dans les années 2000. Les deux sécheresses de 2003 et 2005 ont plombé les rendements du maïs. « Nous savions que l'ensilage de sorgho
Bonne appétence.
Bien que l'ensilage de sorgho soit récolté très humide, il est bien consommé par les taurillons. « Le taux de matière sèche n'a jamais dépassé 23 %, indique Jean-Pierre Farrié. Le silo coule un peu, mais cela ne pose pas de problème de conservation. »
Un GMQ compris entre 1 500 et 1 600 g/j.
« Le niveau de croissance des taurillons atteint avec l'ensilage de sorgho BMR est correct, estime Jean-Pierre Farrié. Selon les années, il est soit équivalent, soit légèrement inférieur à celui de l'ensilage de maïs. Les poids de carcasses sont identiques : 450 kg. Il y a peu de différence de classement à l'abattoir.
En Bretagne, même constat.
« Les essais réalisés entre 2009 et 2010 à la station expérimentale de Mauron pour l'engraissement de jeunes bovins limousins montrent que les performances de croissance peuvent être comparables que l'on distribue de l'ensilage de sorgho ou de l'ensilage de maïs, indique Didier Bastien, de l'Institut de l'élevage. Ceci à condition que le sorgho soit récolté assez sec, c'est-à-dire à un taux de MS supérieur à 25 %. Mais les consommations sont alors supérieures à celles de l'ensilage de maïs et l'indice de consommation est moins bon (6,6 kg MS/kg de poids vif pour l'ensilage de sorgho, contre 6,1 kg pour l'ensilage de maïs. La complémentation dans cet essai était identique pour les deux lots, à savoir 1,2 kg brut de tourteau de soja et 2 kg de blé aplati avec de l'ensilage à volonté. Les rations testées à Jalogny étaient complémentées différemment, tenant compte de la faible teneur en amidon du sorgho. La complémentation en blé est deux fois plus importante.
Bilan.
« Tant que l'on est en mesure de récolter de l'ensilage de maïs dans de bonnes conditions dans une large zone nord de la France, celui-ci est difficilement détrônable des rations pour les taurillons, indique Jean-Pierre Farrié. Le sorgho n'est pas hors jeu pour autant. Dans les parcelles les plus séchantes, il peut trouver son intérêt là où les rendements du maïs sont le plus fortement limités. »