Elles reviennent en force sur le devant de la scène. Et non sans raison. Car, que ce soit pour maîtriser les adventices, pour enfouir la matière organique ou les engrais, pour incorporer des reliquats phytosanitaires, pour améliorer l'état physique du sol, voire la circulation de l'eau, les charrues montrent un intérêt certain. Même si elles ont été un temps éclipsées par la vague du travail dit « simplifié ».

CONTEXTE.

Les essais ont été menés entre le 23 et le 31 janvier 2014. C'est une ferme céréalière picarde, située dans le sud de l'Aisne, qui a hébergé les tests. La parcelle choisie avait comme précédent une céréale à paille suivie d'un couvert de moutarde, détruit au glyphosate. Le sol a une texture à dominante limoneuse et est donc sensible à la battance. D'après les analyses réalisées par l'exploitant, il comporte 75 % de limons, 14 % d'argiles et 1,5 % de matières organiques.

Côté météo, nous avons bénéficié de conditions fraîches et d'un temps variable, avec de petites averses, dont une neigeuse. Le cumul de précipitations n'a représenté qu'entre 2 et 5 mm durant la préparation et l'exécution de l'essai. Enfin, deux tracteurs New Holland T7 ont été utilisés pour tirer les charrues, toujours avec le même pilote.

PROTOCOLE.

Les premières journées étaient réservées à la présentation des outils par les constructeurs. Ils ont ainsi pu nous détailler les caractéristiques des charrues, ainsi que leurs modes de fonctionnement. Ils les ont aussi réglées en fonction de la typologie des terres à retourner. Ils bénéficiaient pour cela d'une mise à disposition d'une bande de sol dédiée. L'objectif du test était d'enfouir les résidus de manière à ce qu'ils puissent être dégradés dans les meilleures conditions, avant la reprise de labour et la préparation de la parcelle pour un semis de maïs

EPREUVE.

Après ces présentations, notre équipe s'est glissée dans la peau d'un exploitant, utilisant pour la première fois sa nouvelle charrue, en suivant les instructions données par le constructeur. A commencer par l'attelage et par les réglages définis plus tôt, réalisés par la même personne sur les dix charrues. L'intérêt tout particulier de cette première étape a d'ailleurs consisté à évaluer l'attelage et les premiers réglages. L'essai au champ comprenait ensuite un labour dressé superficiel, à une profondeur d'environ 20 cm, avec un aller-retour de deux fois deux cents mètres à une vitesse d'environ 7 à 8 km/h.

MESURES.

C'est une fois le retournement de sol effectué que nous avons procédé à l'analyse qualitative du travail réalisé. D'une part, nous nous sommes attelés à décrire la surface de la bande labourée. Nous avons utilisé les indicateurs de nivellement, de recouvrement et de retournement.

D'autre part, nous avons creusé une fosse pédologique et dégagé le profil pour décrire le travail effectué en profondeur. Nous avons pour cela considéré les indicateurs de régularité de largeur et de profondeur de travail, de distribution des résidus végétaux dans la section, d'inclinaison des bandes de terre retournées, et d'homogénéité de la couche de sol. Si des facteurs externes ont pu influer sur la description de certains de ces paramètres (météo, réglages...) dont la pertinence s'est retrouvée dans ces cas-là altérée, la plupart des indicateurs utilisés ont permis de décrire et d'évaluer le travail effectué par les charrues.