Les élèves en BTS productions animales passent les primipares du troupeau en revue. Ce matin, sur la ferme du lycée privé Terre nouvelle, à Marvejols en Lozère, il s'agit de sélectionner des candidates pour le concours des Miss laitières, qui se tiendra en avril à Aumont-Aubrac. « Et celle-là, qu'en pensez-vous ? », demande leur professeur, Yannick André. « Une mamelle bien accrochée », juge une élève. « Mais elle n'a pas une belle ligne de dos ! », relève un autre. « La vache parfaite n'existe pas », rappelle un troisième, qui a déjà une expérience du pointage. Après avoir repéré leurs points forts et leurs points faibles, ils retiennent finalement quatre laitières. Restera à s'enquérir de l'avis de l'éleveur. Car la particularité de l'établissement est d'avoir confié l'exploitation en fermage à un ancien élève, David Razon.
DU CONCRET AVANT TOUT
« Les élèves ont en face d'eux un agriculteur qui a le souci de rentabiliser son exploitation, comme ce sera leur cas quand ils seront installés », souligne Yannick André. Deux fois par semaine, ils viennent réaliser des travaux pratiques avec les brebis et les vaches laitières. Ils découvrent aussi la transformation et la vente directe, car l'éleveur s'est lancé dans la fabrication de fromages. En première année, les élèves de BTS y font un stage d'une semaine en binôme. Ils participent à tous les travaux et tissent des liens avec l'éleveur.
Spécialisé dans les productions animales, le lycée a également passé une convention pédagogique avec un éleveur de vaches allaitantes et un éleveur de porcs. « Nous organisons régulièrement des travaux pratiques chez eux. Ils montrent les gestes techniques aux élèves et leur expliquent les choix à faire au quotidien. Ce sont des moments d'échanges intéressants et ancrés dans la réalité », souligne Jean-Marc Chauvin, un autre professeur.
Les élèves plébiscitent ce côté pratique de l'enseignement. « Le concret, c'est ce que je préfère », affirme Quentin, qui apprécie ces échanges avec des professionnels. « C'est utile d'avoir travaillé avec des animaux avant d'arriver en stage », relèvent de leur côté Emilie et Maryne, deux jeunes filles qui ne proviennent pas du milieu agricole. Ceux qui ont des parents agriculteurs amènent leur savoir-faire au groupe. Au lycée, ces jeunes découvrent d'autres façons de travailler, d'autres productions. « Dans leur futur métier, ils auront besoin d'être réactifs, de s'adapter. C'est important d'élargir leur horizon », affirme Yannick André
Cette année, les élèves sont chargés de ramener des informations et des photos. Elles présenteront l'exploitation sur le nouveau site du lycée. « Nous voulons la mettre en valeur, c'est un de nos atouts », relève Christine Audeguin, directrice de l'établissement.