Pour l'abreuvement des animaux ou le nettoyage de la salle de traite, des économies d'eau sont possibles. Ne serait-ce qu'en limitant les fuites qui, selon l'Institut de l'élevage, peuvent représenter jusqu'à 10 % de la consommation dans un élevage laitier.

Déceler les fuites. « Un goutte-à-goutte correspond à une perte de 35 m3 au bout d'une année, indique Thomas Huneau, de la ferme expérimentale de Derval, en Loire-Atlantique. Un filet d'eau, c'est 130 m3. » A 2 €/m3, ce sont 260 € qui sont « jetés par la fenêtre ». L'installation d'un compteur à 20 € est vite amortie.

Dans le cas de bâtiments existants, il n'est pas toujours facile de localiser précisément le circuit des canalisations. Il faut souvent rechercher les plans. Mais quand il s'agit de la construction d'un bâtiment neuf, il suffit de compartimenter le réseau (abreuvoirs de salle de traite, circuit extérieur) dès le départ et de placer les compteurs dans la « salle des machines » avec le tableau électrique, le chauffe-eau, la pompe à vide... En effectuant des relevés tous les mois par exemple, il devient facile de repérer une surconsommation sur une zone de l'élevage.

Les abreuvoirs restent une zone sensible. Ils sont parfois bousculés par les animaux et ne sont plus de niveau. Une solution pour les abreuvoirs individuels : « Les protéger grâce à un cerclage en tube, indique Thomas Huneau. Quant aux collectifs, il convient de réviser chaque semaine les flotteurs. »

Des pratiques économes. Le mouillage des sols avant l'entrée des animaux dans la salle de traite est une pratique qui se généralise. Les bouses « s'accrochent » plus facilement sur un sol sec et il sera d'autant plus difficile de le nettoyer. « En fin de traite, avant de laver, il est préférable de racler les bouses », conseille Thomas Huneau. Les études ont montré qu'il faut 2,8 litres d'eau/m² pour laver un sol raclé, soit 4,8 litres de moins que lorsque la surface n'est pas « préparée ».

Des équipements économes. Plus le rainurage des surfaces est profond et plus les salissures s'y incrustent, et il sera plus difficile de les déloger. « Un creux d'environ 0,5 cm maximum suffit », indique Thomas Huneau. Investir dans une machine à laver pour les lavettes peut être aussi un bon calcul. A Derval, elle consomme 50 l d'eau à chaque traite. Avec des seaux de 15 l, l'opération est plus gourmande en eau entre le lavage et le rinçage des lavettes deux fois par jour. Et la qualité du lavage en machine est garantie.

A la conception de la stabulation, une aire d'attente réduite utilisant le couloir de circulation limite les surfaces à laver. « Il existe souvent des solutions compatibles avec la circulation des animaux », ajoute Thomas Huneau.

Récupérer les eaux de lavage de la machine à traire. Grâce à une électrovanne, on récupère l'eau la moins chargée en fin de lavage. Celle-ci peut-être réutilisée pour nettoyer le sol. « Il convient toutefois de surveiller les joints de carrelage car cette eau contient encore des résidus acides qui peuvent altérer certains revêtements.