L'agriculture de conservation est un concept qui regroupe plusieurs procédés, dont l'absence de travail du sol, le semis direct et, dans la plupart des cas, le semis sous couvert. Pratiquée depuis une trentaine d'années dans certains pays, elle suscite encore de nombreuses réticences chez les agriculteurs français.
Afin de parler sans tabou des avantages et des contraintes de la technique, La France agricole organise, mercredi 4 septembre à 13 heures, une conférence sur le sujet avec comme tête d'affiche Lucien Séguy. Pionnier et spécialiste reconnu mondialement, il répondra aux questions les plus pointues. A ses côtés se trouveront deux agriculteurs français adeptes depuis longtemps de la technique.
SEMIS SOUS LUZERNE
Le premier, Hubert Charpentier, exploite 175 ha en Champagne berrichone (Indre). Après neuf ans de semis sous couverture végétale « classique », il est passé à la couverture vive, avec de la luzerne. Il estime que ce système « apporte une centaine d'unités d'azote à la culture ». Sur son exploitation, Arvalis a mis en place une expérience de réponse à la fertilisation avec ou sans travail du sol. Les résultats de la récolte 2013 de blé montrent un avantage très significatif du semis direct sous couvert. Le second témoin, Christian Abadie, est éleveur laitier dans le Gers. Son couvert est composé de méteil, qui est ensilé avant l'implantation du soja. Une pratique qui a révolutionné la ration de l'élevage, autrefois basée sur l'ensilage de maïs, et poussé l'éleveur vers l'autonomie protéique tout en augmentant sa proportion de cultures de vente.