Curieusement, le maintien de cours élevés pendant la campagne précédente n'a pas joué en faveur du tournesol. Les agriculteurs ont été plus sensibles aux prix attractifs des autres productions et décontenancés par des rendements qui peinent à progresser. Après avoir gagné plus de 40 000 ha l'an dernier, les surfaces reculent cette année de 60 000 ha et s'élèvent à 681 000 ha. Les régions touchées par le gel des cultures d'hiver – la Bourgogne, la Lorraine, la Champagne-Ardenne – ont pourtant augmenté leurs surfaces. Mais ce sont les deux principales régions de production, Midi- Pyrénées et Poitou-Charentes, qui ont réduit leurs soles de 20 000 ha chacune au profit des céréales, avec respectivement 213 000 et 164 000 ha.

A l'exception de Poitou-Charentes, toutes les régions enregistrent une baisse de rendement, qui atteint parfois 15 %. Le rendement national s'établit à 23,8 q/ha, en baisse de 1,4 q/ ha par rapport à 2011. La production globale (à peine 1,62 Mt) abandonne ainsi 165 000 t.

Cette baisse de production affecte aussi la plupart des pays de l'UE, surtout les pays de l'Est et l'Espagne. La récolte européenne atteindrait à peine 6,8 Mt, contre plus de 8,2 Mt en 2011. Même scénario dans les pays de la mer Noire : l'Ukraine et la Russie, les deux autres poids lourds de la production mondiale de tournesol, qui avaient récolté respectivement 9,3 Mt et 9,5 Mt en 2011, voient leur production réduite à 8,6 Mt et 8 Mt. Ces baisses importantes ne seront pas compensées par la récolte argentine, pourtant prévue en hausse. Après le record historique de l'an dernier (38 Mt), la production mondiale afficherait environ 34,5 Mt.

Comme pour le colza, le volume de la production sud-américaine de soja est attendu avec intérêt. Il donnera la tendance pour la deuxième partie de campagne, tout comme pour l'évolution des cours de l'huile de palme. Les prix du tournesol devraient donc rester élevés.