Le 11 juillet dernier, l'annonce de la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a fait l'effet d'une douche froide pour les irrigants. « L'une des premières décisions que j'ai prises a été l'abandon de deux projets de décrets en cours de préparation » qui devaient faciliter le stockage de l'eau, a-t-elle déclaré. Pourtant, les agriculteurs croyaient en ces deux projets de décrets promis par l'ex-ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, et Nicolas Sarkozy juste avant l'élection présidentielle. Ces projets de décrets visaient la suppression du délai de recours post-mise en service et l'allègement du régime pour les retenues allant jusqu'à 350 000 m3.

Si la ministre de l'Ecologie avait promis d'engager des concertations avec les professionnels pour trouver une issue, elle a tout de même envoyé un courrier aux agences de l'eau fin octobre, leur demandant de « différer l'engagement de moyens financiers quant à la réalisation de travaux de création de retenues de substitution ». Pour les chambres d'agriculture, « il n'est pas acceptable de changer la règle en cours de route. Des dépenses d'études ont été engagées ».

CRÉATION DES ORGANISMES UNIQUES EN RETARD

Concernant la gestion de l'irrigation en zone de répartition des eaux (ZRE, où le déséquilibre prélèvement/ressources est chronique), les organismes uniques (OU) doivent encore se généraliser. Ils auront en charge la gestion collective et la répartition des volumes d'eau entre irrigants. Ce qui freine la désignation des OU (onze sont désignés sur la quarantaine nécessaires), c'est de monter le dossier de demande d'une autorisation unique pluriannuelle de prélèvement, avec une étude d'impact contraignante et coûteuse. Il y a encore six mois, un document d'incidence suffisait.