La limousine est la première des races allaitantes à se lancer dans l'aventure de la génomique. La sociétié Ingénomix, créée par les instances de la race, propose depuis l'automne dernier trois types de tests pour choisir plus précocement ses reproducteurs (lire l'encadré).
Jean-Marc Alibert, à la tête de 130 limousines à Saint-Laurent-les- Eglises, en Haute-Vienne, associé du Gaec Val du Taurion avec Serge Guéry et Jérôme Duprat, a utilisé ce nouvel outil cette année pour choisir ses génisses de renouvellement. « C'est un outil complémentaire au contrôle de performances », explique-t-il. Les index sur ascendance servent toujours à discriminer les meilleures des moins bonnes
TRIER SUR L'APTITUDE A L'ALLAITEMENT
Jean-Marc élimine aussi toutes celles qui ne lui plaisent pas sur le plan de la docilité. « Mais j'hésite toujours pour départager celles dont l'index est moyen », ajoute-t-il. Il en restait quatorze cette année pour dix places seulement comme futures reproductrices. C'est le test Flexilim qui a fait office de juge de paix. Le but était d'arbitrer à partir de l'aptitude à l'allaitement (AL). « C'est un critère majeur très peu héritable », explique Sébastien Stamane, de la société Ingénomix. Les index sont alors très peu fiables. La génomique apporte une information plus précocement. « Le résultat est une note de 1 à 5 décernée sous forme d'étoiles, explique Jean- Marc. Et chaque génisse obtient un rang de classement, ce qui m'a guidé dans mon choix. »
Philippe Dru, à la tête d'un troupeau de 80 limousines à Montreuil-sur- Loir (Maine-et-Loire), a opté pour une stratégie différente. « J'ai fait génotyper l'ensemble de mes génisses, soit cinquante femelles, avec l'option la plus complète Evalim », explique-t-il. Au total, les tests représentent un investissement de 8 000 € que Philippe a bien soupesé. « Nourrir des génisses moyennes coûte aussi cher, argumente-t-il. Les tests me permettent de sélectionner plus tôt les meilleures femelles pour le renouvellement. Ce sont des outils pour repérer plus vite un taureau porteur d'un défaut, ajoute-t-il. Si toutes ses filles sont mauvaises en AL par exemple, je peux vite le réformer. Je vais également utiliser la génomique pour réaliser des accouplements raisonnés. Aussi bien pour corriger des défauts que pour accentuer certaines qualités. Les tests font désormais partie de ma stratégie de sélection. »