Fiche technique

• Puissance : trois modèles de 200, 220 et 240 ch

• Débit hydraulique : 110 l/min (153 l/min en option)

• Capacité du relevage arrière : 9.580 kg

• Capacité du relevage avant : 4.420 kg

 

Cela fait plusieurs mois que tout le monde en parle et que sa photo circule sur internet. Le voilà enfin, au coin d'un champ en Bavière. Prévu pour succéder aux petits 800, le nouveau Fendt 700 SCR n'est pas l'ancienne version 700 équipée d'un moteur Tier 4, mais un engin totalement repensé.

Vu de l'extérieur, il n'en impose pas avec son gabarit plutôt compact pour une bête de 200 à 240 ch. On est loin des monstres à l'américaine ! L'absence de radiateur de refroidissement pour l'huile hydraulique permet de diminuer le volume sous le capot, donc également la taille de ce dernier. Pas d'inquiétude, l'huile est bien refroidie, mais par un système d'échangeur thermique avec l'huile de transmission. Au-delà de sa compacité, ce qui frappe, c'est le pare-brise continu qui recouvre une partie de l'avant du toit, un peu comme le Visiospace sur un Citroën Picasso. La dernière nouveauté par rapport aux anciens 700 et au 820 est la présence du réservoir d'Ad-Blue à gauche de la cabine et celle du catalyseur SCR sous le pot d'échappement, à droite. Après ce premier coup d'oeil, il est temps de monter en cabine pour essayer la bête au déchaumage avec un Joker Horsch.

La cabine des 800 SCR

Après deux semaines passées à conduire un 800 SCR en 2010, on n'est pas dépaysé en montant à bord du 700 SCR. L'aménagement de la cabine est globalement le même : on retrouve la console de conduite dominée par le joystick multifonction et l'écran tactile Variotronic de 10,4''. La clé de contact, elle, a changé de place et se trouve désormais très en avant sur la colonne de direction. Le Deutz de 6,06 l se met à ronronner, nous allons pouvoir commencer à rouler. Enfin... une fois qu'on aura trouvé le frein à main, car celui-ci n'est pas au plancher à la droite du chauffeur, comme sur les autres tracteurs. Au passage, ce changement d'emplacement libère de l'espace pour mettre une petite caisse à outils ou quelques canettes de soda. Après d'embarrassantes minutes de recherche, le coupable est repéré sur le côté gauche de la colonne de direction. Un emplacement un peu incongru, qui oblige à se pencher en avant pour manipuler le petit levier. Le frein à main enfin desserré, le travail peut commencer. Et là, on retrouve tout de suite le plaisir de la conduite avec la boîte Vario. Un habitué de la marque sait qu'il faut appuyer sur la palette située derrière le joystick pour désactiver la sécurité de ce dernier. Il suffit ensuite de le pousser pour augmenter l'allure et de le tirer pour ralentir. Un petit bloc situé à la droite du joystick regroupe les commandes du relevage et de la prise de force. Une pression sur le bouton bleu suffit pour faire descendre le Joker. Sa profondeur de travail est réglée avec la molette qui court tout autour du bloc de commande. Pour les trois autres fonctions (butée haute, patinage et vitesse de descente), il faut utiliser le terminal. La façon la plus simple pour piloter la boîte Vario est d'opter pour la fonction TMS, qui fait communiquer le moteur avec la transmission. On active le TMS avec une touche sensitive placée sur l'accoudoir. Reste ensuite à fixer le régime moteur avec l'accélérateur à main, puis à régler l'avancement avec le joystick ou la pédale de droite. Le passage en mode « pédale » est réalisé en appuyant sur une touche située près de celle du TMS. Dès lors, il n'y a plus rien à faire, à part surveiller l'outil et tenir le volant. Sur le joystick, les boutons Min et Max permettent de mémoriser deux régimes moteur, tandis que les touches C1 et C2 enregistrent deux vitesses. On active le régulateur de vitesse en inclinant le joystick vers la droite. L'aspect très dépouillé du poste de conduite, avec toutes les commandes regroupées sur l'accoudoir et dans l'ordinateur de bord, contribue au confort du chauffeur.

A l'aise en manutention

Il est temps de changer de tracteur et de faire un peu de travail au chargeur. Là, ce qui surprend tout de suite, c'est la visibilité sur le godet. En position basse tout d'abord, grâce au capot compact et à l'écart entre ce dernier et les roues. Mais le point fort du 700 SCR est sa visibilité en hauteur avec son toit vitré panoramique. Un chauffeur de taille moyenne peut apercevoir le godet en position haute sans se contorsionner sur son siège. Seul point négatif, la poignée qui sert à tirer le pare-soleil se trouve juste dans l'angle de vision du chauffeur. Un détail, certes, mais qui détonne dans cette cabine bien pensée. L'autre grande nouveauté est le système de braquage démultiplié. Proposé en option, il facilite les manoeuvres pendant la manutention, puisqu'il permet de tourner les roues de butée à butée avec un nombre réduit de tours de volant. Commandée par les valves du système de guidage, cette fonction s'active uniquement sur le terminal, dans le menu des paramètres de la direction. Elle s'avère très confortable à l'usage.La prise en main s‘achève par un petit tour sur la route avec une remorque chargée. Un circuit vallonné permet de confirmer l'impression de confort ressentie lors du déchaumage. A 50 km/h, le régime moteur se stabilise autour de 1 750 tours par minute dans les portions plates. Au final, le verdict est sans appel : le 700 SCR est un tracteur bien né sur lequel on cherche les défauts. Heureusement pour ses concurrents, son prix risque d'en dissuader plus d'un car l'augmentation par rapport au 820 est substantielle. Un prix qui paraît justifié, vu la débauche de technologie, mais qui pèsera lourd dans la balance lors de la décision d'achat.

  

Fendt soigne les détails

Les habitués de la marque allemande remarqueront rapidement les différences avec les 800 et 900 SCR. A commencer par le grand siège passager suffisamment confortable pour accueillir dignement un compagnon de travail. L'autre grande différence en cabine est le dispositif d'accueil des boîtiers de commande. Bien sûr, le terminal Vario est compatible Isobus, mais ce n'est pas encore le cas de tous les outils de l'exploitation. Leurs boîtiers pourront être confortablement installés sur le rail mobile disposé sur toute la longueur de la vitre de droite. Au chauffeur de choisir sa position favorite. Les passages des câbles ont aussi été revus pour garantir l'étanchéité.

 

1. Différence. Le 700 SCR se reconnaît au premier coup d'oeil grâce à son pare-brise panoramique.

 

2. Ergonomie. Le poste de conduite hérité des 800 et 900 SCR est ergonomique et confortable. Il est dominé par le terminal Vario.

3. Option. Proposé en option, le système d'amplification des mouvements du volant s'active directement sur le terminal avec l'icône en haut à droite.

4. Visibilité. Avec le pare-brise panoramique, la vue sur le chargeur en position haute est presque parfaite. Seul bémol, la poignée du pare-soleil qui se trouve en plein milieu.

5. Détail. Les orifices de passage des câbles ont été revus et étanchéifiés.

6. Emplacement insolite. Le frein à main pneumatique est situé à gauche de la colonne de direction, un peu loin du chauffeur.

 

LE BILAN DE L'ESSAI
Les points forts Les points faibles

• Confort et ergonomie en cabine.

• Visibilité.

• Qualité de la finition et des détails.

• Prix élevé.

• Emplacement du frein à main.

• La poignée du pare-soleil gêne la visibilité.