« Avec mon associé Philippe Beaugeard, nous tarissons nos 60 prim'holsteins seulement 45 jours avant le vêlage, voire moins, y compris les hautes productrices. Celles taries à la mi-juin produisaient encore entre 22 et 32 kg de lait.

 

Au septième mois de lactation, Abeille était à 22 kg de lait et Dame à 32 kg après un pic à 42 kg. Bavarde, qui affichait 30,5 kg après un premier veau, est repartie 45 jours après à 52 kg.

Avec une moyenne d'étable à plus de 10.500 kg, nous avons l'objectif de tarir le moins longtemps possible pour produire le plus de lait sur une lactation. Sauf si nous avons vraiment trop d'avance sur le quota en fin de campagne laitière.

Dans ce cas, il nous est arrivé de tarir pendant 50 ou 55 jours. Mais je préfère vendre des vaches en lait, comme nous l'avons fait pour cinq femelles en juin, plutôt que perdre de la production en tarissant trop longtemps.

Il n'y a aucun risque pour la carrière : nous sommes à 2,3 lactations en moyenne sur le troupeau. En témoigne Urgence, en cinquième lactation, pleine de son sixième veau à la première IA.

Tarir pendant 45 jours peut même s'avérer plus facile que 60 jours pour les hautes productrices : souvent, la production laitière baisse au septième mois de gestation et on bénéficie ainsi des volumes du sixième mois tout en coupant plus facilement car on profite de la baisse naturelle de la production.

Les tarissements se répartissent toute l'année, comme les vêlages. J'ôte la vache du troupeau le matin après la traite, je la mets dans une petite parcelle à nettoyer et je surveille la mamelle tous les jours la première semaine.

En hiver, je l'amène sur l'autre site de l'exploitation. Le stress de la bétaillère facilite le tarissement.

Outre le traitement par antibiotique, j'utilise une pâte pour obstruer le trayon chez les plus fortes productrices et chez celles qui perdent leur lait facilement : je vide le tube dans le bas du trayon et je ne masse pas la mamelle. Evidemment, ça double le coût de leur tarissement mais depuis que j'utilise ce produit, je n'ai jamais eu de problème de mammite au vêlage.

Pour moi, tarir une vache à 30 litres ne pose pas plus de problème qu'en tarir une à 12 litres, du moment que la vache est séparée du troupeau : j'ai constaté que les fortes productrices avaient besoin d'une rupture franche. »