L'aération du sol n'a pas d'effet bénéfique sur la prairie qui ne présente pas de signes de dégradation, remarque Didier Deleau, d'Arvalis-Institut du végétal. Dans certains cas, cela peut même avoir un impact négatif sur le rendement. Ce sont les premiers résultats d'une étude qui a démarré en 2007 à la station expérimentale de Saint-Hilaire-en-Woëvre, dans la Meuse. « Nous avons testé cinq matériels dont la profondeur de travail et l'action étaient variables, précise le chercheur. Certains travaillent plutôt sur les trois à cinq premiers centimètres, tandis que d'autres descendent entre 10 et 15 cm.

Moins de graminées

« Dès la première année, nous avons constaté une diminution du taux de graminées dans toutes les parcelles, relève Didier Deleau. Cela au profit d'espèces indésirables comme la mousse ou les pissenlits. » Ce constat vaut quel que soit le matériel utilisé. La baisse du taux de bonnes graminées s'accompagne également d'une augmentation du taux de légumineuses.

Baisse du niveau de couverture

« Dans le meilleur des cas, le taux de sol nu après le passage d'un outil de travail du sol est comparable à celui constaté sur la bande témoin », constate Didier Deleau.

Mais dans certains cas, il est deux fois plus élevé que la bande non travaillée. Sa proportion est surtout liée à l'année, c'est-à-dire aux conditions météorologiques.

Des rendements plus faibles

Conséquence directe d'un taux de couverture moindre, le rendement des bandes travaillées est souvent plus faible que celui de la bande témoin, quelle que soit l'année. En 2008, par exemple, les baisses oscillaient entre 5 et 20 %. « Comme pour le taux de couverture, dans le meilleur des cas, le rendement de la bande travaillée est égal à celui de la bande témoin », assure-t-il.

L'étude continue

Depuis la fin de l'année 2009, les chercheurs ont élargi le dispositif de l'expérimentation. Ils vont mesurer l'impact du passage des différents outils sur une prairie ayant subi le piétinement des animaux. Rendez-vous fin 2011 pour les résultats.