Alors que le démarrage de son unité de méthanisation est prévu pour 2012, le Gaec du Grand Parc à Bouvron, en Meurthe-et-Moselle, teste plusieurs cultures à implanter à l'automne avant de semer du sorgho biomasse en mai-juin : blé immature, orge d'hiver, mélanges triticale-pois d'hiver, seigle-vesce, vesce-pois d'hiver, seigle-pois d'hiver...

TROIS OBJECTIFS POUR UNE PREMIÈRE CULTURE IDÉALE

« Nous souhaitons recréer un lien entre la production de céréales et notre élevage de 80 vaches laitières, et diversifier nos rotations tout en gagnant du temps », explique Pierre Collin, un des associés du Gaec. En produisant deux ensilages par an, le Gaec économise du temps mais aussi de l'argent tout en améliorant ses pratiques. « En couvrant le sol toute l'année, nous n'utilisons quasiment plus de désherbant – un passage sera peut-être nécessaire sur sorgho – et je n'épandrai plus d'engrais car nous valoriserons le digestat restitué après la méthanisation », explique-t-il.

Reste à trouver la première culture idéale. « Elle doit répondre à trois objectifs : rapidité de pousse, volume produit fin avril et bonne valeur alimentaire. Il faut aussi pouvoir l'utiliser en fourrage et pour alimenter l'unité de méthanisation. » En 2009-2010, 8 ha d'un mélange triticale-pois ont été semés à l'automne. « Le 25 mai, nous avons récolté 6 t de MS/ha et le 1er juin, nous semions en direct une variété de sorgho ensilage qui a rendu, fin septembre, 6 t de MS/ha. »

Le timing était bon mais l'agriculteur n'a pas réimplanté ce mélange cette année. « Les épis du triticale étaient trop piquants et les vaches faisaient le tri. » L'automne dernier, du blé et de l'orge ont donc été semés, dont une dizaine d'hectares seront ensuite consacrés à la culture du sorgho. « Avec ces conditions météo très chaudes, l'orge a beaucoup d'avance cette année et nous devrions pouvoir la récolter dès la deuxième quinzaine de juin. Ensuite, nous sèmerons en direct du sorgho. Idem après le blé : nous allons attendre que le grain atteigne 45 % de matière sèche pour l'enrubanner fin mai-début juin, puis semer en direct le sorgho. » Mais cette opération nécessite beaucoup de vigilance car « le grain peut passer de 25-30 % de MS à 50-60 % en quelques jours seulement. »

TROUVER LE MEILLEUR MOMENT POUR SEMER

Ces pratiques permettent aussi de tester différentes dates de semis de sorgho. « La première année, nous avons semé au 20 avril mais c'était trop tôt et il a eu du mal à lever. Même scénario l'année d'après, avec un semis début juin, trop tard cette fois car le froid a suivi. » Pour les semis de sorgho 2012, d'autres mélanges seront testés à l'automne, tels que seigle-vesce, vesce-pois d'hiver, seigle-pois d'hiver.