« Les pathologies respiratoires chez les veaux allaitants progressent en raison de l'agrandissement des troupeaux et des densités d'animaux plus importantes, constate Cécile Chuzeville, du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Saône-et-Loire, lors d'une communication avec le groupement technique vétérinaire (GTV) à la journée portes ouvertes de la ferme expérimentale de Jalogny. C'est une préoccupation grandissante. Certains éleveurs se résignent à vivre avec ces pathologies. Pourtant, il existe des solutions. »

Derrière les infections respiratoires se cachent des virus comme le virus respiratoire syncytial (RS) ou la para-influenza III (Pi3), mais aussi des bactéries comme les pasteurelles et les mycoplasmes. Ces agents peuvent agir seuls ou se combiner. S'ils prennent le dessus, c'est aussi à cause d'une baisse de l'immunité.

Pour cette raison, il est important de surveiller l'état sanitaire du troupeau, l'alimentation, l'ambiance du bâtiment et de limiter les stress.

Vérifier la température des veaux

La détection précoce grâce à une bonne surveillance est la première clé pour gérer la maladie. Le bon réflexe serait d'avoir toujours un thermomètre dans la poche et de vérifier la température en cas de suspicion.

L'infection se traduit, dans un premier temps, par une élévation de la température à 40°C, par un abattement puis, parfois, par une baisse d'appétit. Pendant cette phase, les lésions au niveau des poumons sont encore faibles, d'où l'importance d'agir rapidement.

Le traitement repose avant tout sur l'utilisation d'anti-inflammatoires et, éventuellement, d'antibiotiques pendant une durée suffisante. L'identification des agents pathogènes ne doit pas être négligée, car l'utilisation d'antibiotiques est inefficace si l'infection est virale.

Le diagnostic peut être affiné par des analyses en laboratoire à partir d'écouvillon nasal, de prélèvements par aspirations transtrachéales, ou par lavage bronchoalvéolaire.

« Lorsque plus de 15 % des veaux sont atteints, un traitement de l'ensemble du lot, y compris des non-malades est possible, précise Cécile Chuzeville. Mais il doit obligatoirement être raisonné avec son vétérinaire. Une vaccination d'urgence par voie intranasale est envisageable dans le cas du RS. »

Le GDS et le GTV insistent aussi sur l'importance d'évaluer les facteurs de risques au sein de l'exploitation : ambiance du bâtiment, conduite du troupeau, historique des pathologies rencontrées... Un plan de vaccination peut être mis en place après concertation avec son vétérinaire.

Les poussières et l'ammoniac irritent les voies respiratoires des jeunes animaux et les rendent vulnérables aux agents pathogènes. Les vapeurs d'eau favorisent, de leur côté, le développement des bactéries.

C'est pourquoi le paillage et le curage et, surtout, la ventilation du bâtiment sont des pistes à ne pas négliger.

L'allotement des veaux par âge et par poids est également conseillé. Enfin, le développement d'une bonne immunité est aussi un moyen de prévention. Elle passe par une bonne alimentation du troupeau et par une bonne gestion des autres risques infectieux.

L'achat de veaux pour pallier les mortalités est souvent un remède pire que le mal. Ceux-ci déséquilibrent le troupeau et peuvent être une voie d'introduction de pathogènes.

 

Le coût

55 € HT : coût moyen du traitement d'un veau (hors frais de visite et d'analyse).

• 650 € : coût moyen de la perte d'un veau.

• Temps de surveillance et de soin.

• Retard de croissance.

 

 

Une prédisposition aux maladies respiratoires

Les bovins sont sensibles aux maladies respiratoires. Ils possèdent une faible surface pulmonaire par rapport à leur poids. D'où l'importance de ne pas dégrader la capacité respiratoire des jeunes pour ne pas pénaliser leur croissance.

Il est souvent difficile de faire la part des choses entre l'impact des maladies respiratoires sur les résultats techniques et celui des pratiques d'élevage. Toutefois, les conséquences ne sont pas négligeables. Outre les mortalités, ces infections peuvent également provoquer une chute importante des gains moyens quotidiens (GMQ).

De plus, ces retards de croissance ne sont souvent pas rattrapables par la suite. Les maladies respiratoires peuvent, par ailleurs, accroître le temps de travail de l'éleveur.