« En 2005, voulant lever l'astreinte de la tétée biquotidienne, des éleveurs allaitants de la Corrèze nous ont demandé d'expérimenter des modules de tétée en libre-service, relate Hervé Longy, directeur de la ferme de l'EPLEFPA (1) de Tulle-Naves, dont l'une des productions est celle des veaux de lait sous la mère.

En collaboration avec ces éleveurs et avec l'appui du comité interprofessionnel du veau de lait sous la mère de notre chambre d'agriculture, nous avons donc décidé d'expérimenter des cases de tétée en libre-service. »

Le projet lancé, quatre cases fixes sont commandées à une entreprise des Pyrénées. « Mais, à l'usage, nous nous sommes rendu compte des limites de ces cases fixes. Pour évacuer le fumier, nous devions démonter leurs lourdes barrières, avec risque d'accident. »

 

 

Autoconstruit. Hervé Longy est ici à l'arrière de la case mobile. Il vient d'ouvrir l'un des portillons de l'un des couloirs de tétée.

Sous l'autorité d'Hervé Longy et de deux professeurs, des élèves de terminale sont mis à contribution. Durant l'année scolaire 2007-2008, ils vont fabriquer une case monocoque déplaçable avec un tracteur équipé d'un chargeur.

Une semaine à dix jours d'adaptation

« Pouvant être déplacée par une seule personne, notre case mobile répond à la problématique du manque de main-d'oeuvre dans nombre d'élevages », précise Hervé Longy. La case mobile autoconstruite possède un passage d'homme et trois barres réglables par couloir de tétée contre deux sur les cases fixes. Elle mesure 3, 70 m de côté, en comptant ses couloirs parallèles de 80 cm de largeur chacun. Son coût de fabrication s'est élevé à 3.200 euros. Une somme en partie couverte par le parrainage de la MSA.

La case mobile accueille quatre ou cinq veaux dès l'âge de deux-trois semaines et jusqu'à cinq mois et demi. Lors de chaque tétée, chaque vache entre et sort librement d'un couloir. En appui des limousines, quelques laitières sont intégrées au système.

« Lorsqu'une vache entre pour la première fois dans un couloir, une période d'une semaine à dix jours d'adaptation est nécessaire, note le directeur. En général, lorsque leurs veaux sont jeunes, nos mères se laissent téter de quatre à sept fois par jour. » Des caméras enregistrent la fréquence des tétées, les temps de repos des mères et des veaux.

« Nous pesons nos veaux tous les quinze jours et nous avons mis en place un protocole sanitaire comprenant un contrôle des taux de globules rouges sanguins », précise-t-il. Dans le cadre de leur mémoire de fin d'études, des élèves de BTS et de licences professionnelles étudient les points forts et faibles de la case mobile, qui est en cours d'expérimentation. « Nos vaches s'adaptent bien à cette case. En 2009, nous avons déposé à l'INPI (2) une enveloppe Soleau (3) pour protéger nos barrières coudées et notre case mobile. » 

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(1) Etablissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole.

(2) Institut national de la propriété industrielle.

(3) Une preuve d'antériorité d'une invention que l'on peut utiliser pour obtenir de façon certaine la date d'une invention en la déposant à l'INPI.

 

 

Une cuve de récupération des eaux de pluie

 

Pour le lavage de la porcherie du lycée agricole de Tulle-Naves, le responsable de l'atelier utilise de l'eau de pluie. Une cuve de 6 m3 recueille en effet toutes les eaux provenant des toitures de la porcherie. De 2 à 2, 5 m3 d'eau de pluie sont consommés chaque semaine pour nettoyer le bâtiment dans lequel sont logées cinquante-six truies.