Les surfaces s'élèvent à 1,46 million d'hectares en France, en diminution de 20 000 ha par rapport à 2009. Les régions Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées perdent chacune environ 13 000 ha, tandis que la Bourgogne et la Bretagne ont augmenté leurs surfaces de 6 000 ha chacune. Les principales régions de production restent le Centre (308 000 ha), la Champagne-Ardenne, la Bourgogne et la Picardie, qui concentrent plus de la moitié de la surface nationale.

Les rendements sont en baisse dans la plupart des régions et le rendement moyen national (32,7 q/ha) est en retrait de 5 q/ha par rapport à 2009. La production chute ainsi de près de 15 %, à 4,77 Mt. La récolte allemande (5,75 Mt) enregistre aussi une baisse de plus de 8 %, si bien que la production européenne n'atteint que 20,3 Mt (1,2 Mt de moins qu'en 2009), malgré d'assez bonnes récoltes dans les pays d'Europe de l'Est. La production mondiale est au diapason, avec un peu plus de 58 Mt (61 Mt en 2009).

La campagne actuelle se déroule donc sur fond de disponibilités européennes et mondiales en baisse, alors que la demande progresse sous l'effet à la fois de la fermeté des cours des huiles, de la reprise des cours du pétrole et des normes d'incorporation de biocarburants en augmentation dans la plupart des pays. A cela s'ajoute la directive européenne sur les énergies renouvelables, applicable dès 2011, qui fait craindre que certaines subventions à la filière biodiesel (85 % du colza français lui sont destinés) ne soient pas reconduites. Par ailleurs, le contexte mondial des oléagineux est favorable à une hausse des cours.

Enfin, les mauvaises conditions de semis pour la prochaine récolte font redouter une baisse sensible des surfaces au sein de l'UE. Tous les indicateurs semblent réunis pour que les cours du colza, qui n'avaient déjà cessé d'augmenter tout au long de la dernière campagne, poursuivent leur progression si aucun signe tangible ne vient détendre le marché.