Conséquence logique des cours déprimés de la récolte 2009, les surfaces d'orge chutent de plus de 15 % et passent de 1,88 Mha l'an dernier à 1,59 Mha cette année. Tandis que les variétés d'hiver perdent 11 % de leur surface avec 1,17 Mha, les orges de printemps régressent de 140 000 à 422 000 ha, et ne représentent qu'un peu plus du quart de la superficie totale.
Les régions Centre et Champagne-Ardenne, qui assurent plus de 30 % de la production nationale, abandonnent un total plus de 110 000 ha. Le rendement moyen national (64,4 q/ha) n'est pas non plus au rendez-vous et perd 4 q/ha par rapport à celui de 2009. Cette baisse de productivité affecte plus particulièrement les orges de printemps (- 7 q/ha, à 61 q/ha), alors que le rendement des orges d'hiver ne perd que 2,8 q/ha, à 65,7 q/ha. La production nationale chute ainsi de plus de 20 % avec 10,2 Mt, dont 7,65 Mt pour les orges d'hiver et 2,57 Mt pour les orges de printemps (respectivement - 15 % et - 33 % par rapport à 2009).
La production européenne abandonne également 15 %, à moins de 53 Mt, tandis que la production mondiale enregistre sa plus mauvaise performance de la décennie, avec à peine 125 Mt, contre 150 et 155 Mt les deux années précédentes. L'Ukraine (premier exportateur mondial en 2009-2010) et la Russie ne récoltent que 18 Mt (30 et 35 Mt en 2009 et 2008). La récolte canadienne est également en retrait de plus de 10 %. Et si la production australienne semble devoir être au rendez-vous, des difficultés logistiques pourraient en limiter les exportations.
A cette petite récolte s'ajoute une baisse de 15 % des productions mondiales d'avoine, de seigle et de triticale. La campagne actuelle se déroule donc dans un contexte de bilan fourrager tendu, particulièrement dans les pays de la mer Noire. L'Union européenne profite de cette situation et se substitue partiellement à la Russie et à l'Ukraine, qui n'exporteront que quelque 4 Mt, contre 9 Mt l'an dernier.