Après un hiver long, un printemps froid et un été sec, les stocks fourragers ont été mis à mal. Parmi les aliments de sub- stitution figure le granulé de son, qui rassemble des sous-produits de céréales. Christian Chevalier, éleveur laitier dans la Sarthe, en a acheté 25 tonnes pour le substituer à l'ensilage de maïs. Il l'a intégré dans l'alimentation de ses trente-cinq prim'holsteins, entre août et novembre. La ration se composait de 7 kg de granulés de son, 8 à 9 kg de matière sèche (MS) d'ensilage de maïs, 2 kg de foin pour faire ruminer et 1,5 à 2 kg de concentré azoté.Hausse du TP et baisse du TB« Le granulé de son a des performances techniques équivalentes à celles d'une ration à 100 % de maïs ensilage. De plus, je n'ai eu ni pertes, ni gaspillage, estime Christian. Son appétence est excellente et il fait ruminer. Cependant, je n'ai pas pu le mélanger à l'ensilage car il s'humidifie et s'abîme. Et certaines vaches avaient du mal à manger autant de granulés chaque jour et ont boudé le concentré. La production de lait est restée comparable à celle de l'an dernier, sur des vaches à 9 000 litres en fin de lactation. En revanche, le TP a augmenté de 1,5 à 2 points, tandis que le TB a reculé de 2 points. » Acheter ce produit a un surcoût par rapport à un fourrage produit sur l'exploitation : Christian l'a payé 127 €/t, alors que ses charges pour le maïs s'élèvent à 50-60 €/t. « Le surcoût est important, mais il est en partie compensé par une distribution moindre de concentré. Cet automne, j'en ai apporté 33 g/l, contre 167 g l'an dernier. Le coût alimentaire était de 97 €/1 000 l en septembre 2010, contre 88 € en 2009, malgré une hausse du prix du concentré. » « Le granulé de son a un intérêt en cas de pénurie de fourrage, confirme Philippe Brunschwig, de l'Institut de l'élevage. Sur le plan nutritionnel, il se rapproche de l'herbe : il contient une cellulose assez digestible et de l'énergie, mais peu d'amidon. Il apporte davantage de protéines que le maïs : il faut donc diminuer l'apport de correcteur azoté. »Le granulé de son reste peu disponible et son prix, très variable, suit celui du blé. Depuis trois ans, il a fluctué entre 45 et 200 €/t départ minoterie. En octobre 2010, il valait 160 €/t, souligne un fabricant d'aliments. « C'est un achat d'opportunité intéressant si son prix est bas, estime Philippe Brunschwig. Mais il reste trop coûteux pour remplacer totalement le maïs ensilage. »

Un laboratoire a analysé le granulé de son UFL : 0,90.UFV : 0,84.PDIN : 112 g/kg MS.Cellulose brute : 10,5 %.résultats