Après six ans d'activité à domicile, Véronique Chatry s'est installée à Épinac, en Saône-et-Loire. Sélectionné après un repérage effectué en collaboration avec sa conseillère CER France 71, son salon de coiffure semblait viable et pas trop cher (36 000 euros).
Dans cette bourgade de 2 500 habitants, renouveler une clientèle vieillissante constituait un joli défi. Quatre ans et demi après la reprise du fonds, Véronique Chatry dresse un bilan positif de son installation.
« En juin 2012, j'aurai remboursé les 43 000 euros que j'ai empruntés sur sept ans pour acheter mon fonds. » A l'exception du sol encore d'origine, le salon a été progressivement rénové, à l'extérieur comme à l'intérieur.
FORTE PRODUCTIVITÉ
« Du vert je suis passée au rose. Je voulais que le salon soit pratique, gai et qu'il dégage de l'énergie. » Malgré une concurrence locale importante, la jeune coiffeuse de 35 ans a tiré son épingle du jeu. « Ramené au client, son chiffre d'affaires est 1,5 fois au-dessus de la moyenne », observe Anne Bouteloup, sa conseillère de gestion. Les tarifs sont raisonnables (49,50 euros pour une coupe-brushing ). La forte productivité de la main-d'oeuvre liée à la capacité élevée d'organisation et d'exécution de Véronique génère une bonne marge de production. »
« Passionnée et très concentrée, Véronique travaille vite et bien », confirme Roger Gras, ancien propriétaire du salon. Elle a une grande connaissance de la chimie des couleurs : elle connaît les bons produits, sait les appliquer pour faire ressortir la personnalité de ses clientes.
CONFIDENTE
Aidée d'une apprentie, Véronique reçoit entre 17 à 27 clients par jour l'hiver et entre 27 et 40 l'été. A cette période, les portes peuvent rester ouvertes jusqu'à 20 h 30, voire 21 heures. La coiffeuse s'arrête une dizaine de jours par an pour prendre des vacances. Les clients, aussi bien des femmes d'agriculteurs que des urbains en résidence secondaire, des ados ou des mamies de la maison de retraite apprécient l'ambiance familiale du salon, sans chichi. Grâce à sa très bonne mémoire, Véronique retient facilement le nom et le prénom de ses clients, qu'elle tutoie pour la plupart. « Être coiffeuse, ce n'est pas uniquement savoir couper les cheveux, souligne Véronique. C'est aussi être à l'écoute des clients, prêter une oreille bienveillante. Il faut savoir tout entendre et ne rien dire. »