« Nous avons mis en place une démarche “mieux travailler ensemble” : chacun a des tâches bien définies mais non cloisonnées », explique Nathalie Hauchard, cogérante, avec son mari Sylvain, d'une exploitation de polyculture-élevage à Wagnon, dans les Ardennes.

« Le travail de chacun doit servir à tout le monde. Cela génère un gain de temps important pour de nouveaux projets et une vie familiale et sociale préservée. »

L'exploitation, certifiée « Agriculture raisonnée » depuis 2008, compte 200 hectares et quarante vaches allaitantes.

Sylvain est chargé des grandes cultures, du soin et de l'alimentation des animaux, de l'entretien du matériel et des bâtiments. Il est secondé depuis un an par un apprenti. Son épouse gère une grande partie de l'administratif, en plus de son activité de vente directe de la viande.

La réorganisation de l'exploitation a démarré en 2007. Sylvain acquiert alors de nouvelles responsabilités au sein de sa coopérative, l'éloignant deux jours au minimum par semaine.

Dans le même temps, Nathalie intègre l'exploitation à la suite d'un licenciement et doit y trouver sa place. Elle se lance dans la vente directe. Mais pour limiter les investissements et le temps à y passer, elle choisit un prestataire externe pour la découpe et le démarchage des collectivités. Elle se consacre à la clientèle de particuliers et à l'organisation des commandes.

Accès à toutes les données

Dans le même temps, l'exploitation s'engage dans la certification « agriculture raisonnée ». Cette démarche impliquant la traçabilité de toutes les interventions, le couple met en place une nouvelle organisation administrative et informatique.

« Chacun a accès à toutes les informations, à tout moment. Les consignes se passent sans que l'on ait besoin de se voir. » La mise aux normes du matériel et des bâtiments apporte également gain de temps et sécurité : une ancienne écurie a été aménagée. Elle rassemble en un même lieu local phyto et technique, réserve d'eau, protection individuelle...

En dix minutes le pulvérisateur est prêt, au lieu d'une heure auparavant. Sylvain apprécie ce gain de temps pour les traitements, qui sont réalisés le soir après les réunions ou tôt le matin. Il prend ainsi le temps de se protéger correctement.

Il en connaît le prix : « L'an dernier, j'ai terminé un traitement dans la précipitation, sans mettre de protection. J'ai voulu rattraper un sachet tombé dans la cuve. Résultat : une intoxication par inhalation qui m'a valu un mois et demi d'arrêt de travail. » Travailler sereinement, sans stress et sans précipitation limite grandement les risques. 

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