Après l'échec des rounds de négociations sur le prix du lait au troisième trimestre, c'est en fin de compte aux transformateurs d'annoncer leurs tarifs. Probablement ce à quoi la Fédération nationale des industries laitières souhaitait aboutir. Les premiers à se dévoiler sont d'ailleurs des privés.
Bongrain, Lactalis et Bel se sont positionnés en début de semaine : ce sera une hausse de 13,80 €/1 000 l pour juillet et août. Ils accorderaient également une avance de 6,20 €/1 000 l au troisième trimestre, mais qui sera déduite au quatrième trimestre. Enfin, ils n'appliqueraient pas de flexibilité additionnelle. En Bretagne et Pays de la Loire (zone Cilouest), leur prix de base s'élèverait à 313,68 €/1 000 l, selon la section lait de la FRSEAO.
Ils affichent ainsi une belle unité – une entente, diraient certains. Les coopératives devaient se positionner en fin de semaine. Mais la possibilité d'octroyer un prix d'acompte compliquera la lecture des hausses effectives.
Hausse insuffisante
Le compte y est-il pour les producteurs ? Pas vraiment. « Nous réclamions une hausse de 31,10 €/1 000 l », soupire-t-on à la Fédération nationale des producteurs de lait, qui attend que tous les industriels se soient positionnés avant de lancer un mot d'ordre. Mais plusieurs départements ont déjà prévu des actions, comme l'apposition d'autocollants sur des produits laitiers en grande surface. En Loire-Atlantique, les JA ont voulu déposer une plainte auprès du tribunal de commerce de Nantes pour non-respect d'accords interprofessionnels. Une démarche juridiquement irrecevable, mais qui se voulait avant tout symbolique.
Prix allemandEn juin, le prix allemand est repassé devant le prix français : il était en moyenne de 287 €/1 000 l (à 38 MG et 32 MP), contre 277 € ici. Mais la comparaison n'est pas évidente : les exigences sanitaires et la gestion des volumes sont plus souples outre-Rhin, et il n'y a pas de saisonnalité. |