Le prix du lait devrait augmenter « d'au moins 10 % » au troisième trimestre par rapport à la même période de l'an dernier, a affi rmé Gilles Psalmon, directeur de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) le 20 mai, basant cette exigence sur les « fortes tensions » pesant actuellement sur les marchés des produits industriels (beurre et poudres de lait).
« Les cours mondiaux grimpent très fortement », a-t-il expliqué. Le prix du beurre atteint 3 200 €/t. Il était descendu à moins de 2 200 € en 2009 (voir graphique). Pour la poudre de lait, la tendance est à peine moins forte : la cotation tourne autour de 2 500 €, contre moins de 1 700 € entre février et août 2009, après des pics à 4 050 € à l'été 2007.
« Nous sommes encore une fois dans des effets Yo-Yo très perturbants pour le marché laitier », a insisté Gilles Psalmon, pointant du doigt cette volatilité.
Déstockage
Mais cette reprise pourrait être tuée dans l'oeuf par la Commission européenne. Celle-ci compte remettre sur le marchéune partie des stocks d'intervention de beurre et de poudre afin de freiner la flambéedes prix. 25 000 t de beurre et près de 65 000 t de poudre de lait sur les 192 000 t restantes seraient écoulées par adjudication dès le mois de juin.
Une « attitude irresponsable », dénonce la FNPL, estimant cette décision « très prématurée ». « Alors que la Commission s'est gargarisée de discours en faveur de la régulation des marchés, ses actes traduisent le contraire. » La France reste très isolée sur le sujet. Lors du comité de gestion « Produits laitiers » du 20 mai, « seuls trois autres pays (Pologne, République tchèque et Lituanie) » se sont également opposés au déstockage, regrette la FNPL.
Signaux au vertBruxelles justifi e le déstockage par la bonne tenue des marchés (prix en hausse, saison de faible production dans l'hémisphère Sud) et par le risque d'une surchauffe, à l'image de l'emballement de 2007. |