« J'ai toujours été attiré par l'agriculture biologique et la vente directe », explique Jean-Marie Lalanne, exploitant à Préchacq-les-Bains, dans la petite région agricole de la Chalosse, dans les Landes.

 

Déjà aux commandes d'une exploitation de canards gras destinés à la vente directe, Jean-Marie et sa femme, Maïté, se sont engagés en 2007 à produire des légumes de saison bio.

L'exploitation familiale combine aujourd'hui une production maraîchère et une production avicole. Elle commercialise le tout sans intermédiaire. La Chalosse n'est pas un pays traditionnel de maraîchage, « mais la clientèle est bien présente ».

Tournant économique

Au départ, ce sont une vingtaine d'habitants des villages voisins qui se sont rassemblés en Amap (association pour le maintien d'une agriculture paysane) afin de trouver un producteur de légumes bio. Jean-Marie a saisi cette opportunité pour accomplir son rêve de jeunesse : « A 57 ans, je suis enfin maraîcher ! »

Pour concrétiser ce projet, les adhérents de l'Amap ont participé financièrement en payant quelques mois à l'avance leurs futurs paniers de légumes. Cette aide précieuse a permis la mise en place de la première serre, ainsi que l'achat de petits matériels indispensables à la culture de légumes.

Avant la création de cette Amap, la principale ressource de l'exploitation était liée à l'activité avicole ainsi qu'à la vente de maïs. La variation des cours des céréales ainsi que les différentes crises du milieu avicole, notamment celle de la grippe aviaire, ont eu des répercussions directes sur le chiffre d'affaires.

Jean-Marie se souvient que les marchés locaux ont souffert d'un arrêté préfectoral interdisant la vente de volailles. Heureusement, la clientèle régulière de l'exploitation est restée fidèle, malgré les pressions médiatiques et la psychose autour de ce sujet !

Ces fluctuations de clients et de prix ont incité Jean-Marie et Maïté à opter pour une activité à clientèle fixe et revenu régulier.

840 euros hebdomadaires

L'activité de maraîchage permet au couple d'avoir des rentrées d'argent mensuelles et fixes qui procurent à l'exploitation une sécurité financière. Les adhérents de l'Amap achètent les paniers au prix fixe de 12 euros.

Aujourd'hui, Jean-Marie et Maïté travaillent avec deux Amap différentes. Ils doivent ainsi fournir soixante-dix paniers par semaine. Cela représente une rentrée d'argent hebdomadaire de 840 euros.

Cette nouvelle activité a permis à Jean-Marie et Maïté d'embaucher leur fille sur l'exploitation, en plus d'une employée déjà affectée à l'atelier avicole.

Après la tempête Klaus de janvier 2009, l'aide et le soutien sans limite des adhérents ont permis à l'exploitation de retrouver un parfait équilibre. Cet événement a aussi rapproché les personnes, qui forment désormais « une véritable famille ».

 

Une activité qui crée du lien social

Certains adhérents de l'Amap profitent de leurs moments libres pour aider Jean-Marie sur l'exploitation. Parmi eux, Serge Lafitte est régulièrement présent pour les travaux et entretient aujourd'hui une relation amicale avec Jean-Marie et Maïté. « Quand je viens l'aider aux champs, je me sens en parfaite confiance », confie-t-il.

Au moment de la livraison des paniers, Maïté refait toujours le même constat, amusée : « Je décharge les paniers alors que mon mari ne fait que discuter ! »