D'un côté la mer, de l'autre la campagne . Entre les deux se trouve La Rochelle, une des villes les plus attractives de France, « condamnée » de ce fait à se développer. Mais évidemment pas du côté de la mer, donc au détriment de la campagne et des agriculteurs qui y vivent.
L'agglomération a la particularité d'abriter encore 70 % d'espaces agricoles et naturels. Il y a quelques années, la communauté d'agglomération et la chambre d'agriculture ont mis en place une logique de rencontre et d'échange, qui a débouché sur la création d'un groupe « ruralité ».
Des « trouées vertes »
Ce groupe réunit agriculteurs, élus et techniciens plusieurs fois dans l'année. Avec son aide, la communauté d'agglomération a élaboré un schéma de cohérence territoriale (Scot).
« On nous écoute, reconnaît Daniel Gaudin, l'un des agriculteurs de ce groupe. Mais est-ce que nous sommes entendus ? »
Le Scot, qui définit les zones à développer et à préserver, a fait clairement le choix d'une densification du bâti. « Le but est de grignoter le moins possible d'espace agricole, note Florence Guiberteau, de la chambre d'agriculture. La Rochelle s'étend, mais il reste encore de la place pour tout le monde. »
Lors de l'élaboration du Scot, les maires des communes de la périphérie rochelaise ont souhaité que leurs communes restent séparées par des « trouées vertes » à vocation agricole. Il existe cependant des décalages entre la conception des élus citadins et celle des agriculteurs périurbains.
« Les enfants doivent savoir d'où vient ce qu'ils mangent », rappelle Maxime Bono, président de la communauté d'agglomération. Sauf que ce souhait porte sur de petites structures, du maraîchage, des circuits courts peu compatibles avec la vocation céréalière de l'agriculture locale.
Florence Guiberteau rappelle les contraintes rochelaises : les sols argilo-calcaires séchants, plus voués aux grandes cultures et à l'élevage qu'au maraîchage. Elle cite aussi cet agriculteur qui a replanté des haies et fait le choix de l'agroforesterie.
Aujourd'hui, malgré une orientation qui satisfait les attentes citadines, son exploitation est menacée par l'extension d'une zone d'activités…
Activités complémentaires : échange de services
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Les exemples de complémentarité entre besoins citadins et réponses agricoles se multiplient.
L'agglomération rochelaise abrite des marais classés en zone naturelle. Pour les entretenir, rien de mieux que des animaux. Un éleveur, Rémy Moreau, y laisse pâturer ses vaches maraîchines et chevaux mulassiers.
Une entreprise en plein développement, Lea Nature, fabrique des produits de bien-être à base de plantes médicinales et aromatiques.
Des céréaliers de l'agglomération les cultivent pour eux.
Enfin, plusieurs jeunes agriculteurs se sont orientés vers des productions en circuits courts : yaourts fermiers chez Christelle Babin, lait d'ânesse pour la cosmétologie chez Antoine Vaillant…
Prix en 2008 : 4.020 €/haSelon la Safer, le prix des terres agricoles dans la Charente-Maritime est de 4.020 euros en moyenne. |
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