A l'Est, du nouveau. Farmtrac lance des tracteurs rustiques et économiques, équipés, entre autres, par Perkins, Carraro, Bosch et Danfoss. La marque développe un réseau en France.

Impression d'ensemble : 4/10

«Beau de loin mais loin d'être beau», l'expression décrit parfaitement ce tracteur un brin désuet. Il présente bien mais les finitions laissent à désirer, à l'image de la découpe des ailes et des garde-boue. Détail curieux, le logo ressemble à celui de McCormick.

Bruit : 5/10

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 85 décibels (dB(A)) portes fermées, 92 dB(A) portes ouvertes. Le Farmtrac est le plus bruyant du comparatif. Il est difficile de se parler dans la cabine lorsque le moteur fonctionne. Au-delà des considérations rationnelles, certains essayeurs ont apprécié la voix de stentor du Perkins. Son timbre rauque a fait vibrer leur fibre mécanique!

Moteur : 4/10

Le bloc Perkins 1104C - 44 prend place sous le capot. Les 4.400 cm3 délivrent une puissance maximale de 65 ch, mesurée à 2.100 tr/min. Le couple maximal est le deuxième plus élevé de l'essai (1.087 Nm). Le régime nominal est atteint à 2.200 tr/min.

Mais le moteur pèche par sa gourmandise au régime nominal (310 g/kWh) comme au couple maximal (273,5 g/kWh). Autre grief, l'accélérateur à main est trop loin du chauffeur.

Transmission : 6/10

La transmission est signée Carraro. Passer les trois gammes nécessite d'être à l'arrêt. Chaque gamme comporte quatre vitesses, faciles à changer grâce à un levier bien placé.

La transmission souple assure des passages de rapports et des manoeuvres d'approche en douceur. Situé sur le tableau de bord, l'inverseur est loin de la main gauche. En outre, son maniement est dur et aucune indication n'informe sur sa position.

Sur la route : 7/10

Le Farmtrac se comporte bien au transport, seul, avec un outil attelé au relevage ou avec une benne. Mais tout voyage sur route ne peut se faire au-delà de 25 km/h. Bien qu'il possède un frein de remorque, le Farmtrac attelé d'une benne ne rassure pas au freinage.

Le stopper provoque quelques sensations. La pédale de frein est un peu haut perchée et un craquement se fait entendre lorsqu'on appuie dessus. Le frein à main fournit aussi sa dose de sport : le serrer et le relâcher sollicite les biceps. Aucun voyant lumineux n'indique s'il est actionné ou non.

Relevage : 6/10

Sur ce point encore, le Farmtrac alterne le bon et le moins bon. Les stabilisateurs sont satisfaisants et on peut ajuster la longueur des bras sans rien démonter. Par contre, pas de commande du relevage à l'extérieur. Aucun aménagement n'est prévu pour retenir le troisième point lorsqu'il n'est pas utilisé.

En cabine, les deux leviers sont trop proches l'un de l'autre. Il est difficile de régler les hauteurs de travail minimale et maximale, et le contrôle d'effort n'a pas fonctionné lors d'un déchaumage profond.

Hydraulique : 6/10

Le circuit hydraulique délivre 40 l/min, une performance dans la moyenne du comparatif. Un levier en croix commande les distributeurs. Sa position est l'antithèse de l'ergonomie : il faut le chercher à droite derrière le siège! Après cinq jours d'utilisation, il était cassé...

Il n'y a pas d'indication sur les numéros des valves, en cabine comme à l'arrière. Nous n'avons pas trouvé la position flottante.

Prise de force : 5/10

Le Farmtrac propose un régime de prise de force de 540 tr/min et un autre de 1.000 tr/min. Un levier sert à sélectionner le régime ou l'entraînement proportionnel à la transmission. Un second permet d'enclencher la prise de force. Cet engagement est brutal. Le voyant lumineux censé indiquer si la prise de force fonctionne était hors service sur le tracteur de l'essai.

Ponts : 5/10

La commande pour passer de 2 à 4 roues motrices fonctionne bien. Il faut constamment appuyer sur un levier pour bloquer le différentiel. Ces deux manettes sont placées... derrière les talons du chauffeur.

Maintenance : 6/10

Ouvrir le capot demande une certaine habitude, d'autant plus si, comme cela nous est arrivé, le revêtement en plastique de la poignée vous reste dans les mains. Le contrôle du niveau d'huile se fait sur un côté du moteur, le remplissage par le dessus. Contrôler et ajuster le niveau d'huile de transmission est aisé. Les filtres à fioul et à huile s'enlèvent facilement. Impossible en revanche de retirer le filtre à air, bloqué par le capot.

 

 

1. Gourmand. Sur le Farmtrac 675 DT, le moteur Perkins se montre généreux. Mais cela se paie à la pompe... Le bloc se distingue aussi par son bruit, fatigant pour le chauffeur.

2. Climatisation. La climatisation est de série, chose inattendue sur un tracteur de ce niveau.

3. Mal placées. De nombreuses commandes sont au sol, autour du siège. Leur accès difficile rend leur maniement fatigant et approximatif.

 

Cabine (6/10) : la cabine à remonter le temps

Un large accès permet de prendre place à bord de la seule cabine du test capable d'accueillir un passager à peu près dignement. Une fois assis, c'est l'occasion de retourner 30 ans en arrière. Le tableau de bord présente une conception et une finition aux standards des années 1970.

Les plastiques ternes ne respirent pas la qualité. Les deux séries de voyants sont vissées de façon dissymétrique de part et d'autre du compte-tours. Après ce saut dans le temps, c'est la médiocrité de l'ergonomie qui étonne.

Mis à part les leviers de gammes et de vitesses, atteindre les commandes relève parfois de la gageure. Il faut presque se pencher pour attraper l'inverseur et l'accélérateur à main. Lors du maniement d'un des deux leviers de relevage, la main cogne souvent le second.

Il est surprenant de trouver de nombreuses commandes sous le siège. Le levier des distributeurs se situe par terre, à droite du siège, près de la vitre arrière. Par ailleurs, on risque de confondre le frein à main et le levier de prise de force. La visibilité est correcte malgré l'imposant tableau de bord.

Jamais à court de surprises, ce tracteur d'une autre époque est le seul à fournir la climatisation de série.

 

 

 

Années 1970. La cabine est spacieuse et facile d'accès. Elle offre des rangements et peut accueillir un passager. Mais la finition et l'ergonomie de certaines commandes sont d'un autre âge.

 

Le bilan de l'essai

Les plus : cabine spacieuse, changement de rapports souples, accès à la cabine aisé.

Les moins : bruit en cabine, ergonomie en cabine, consommation de fioul.

 

A lire également: