Consommation. "Nous préférons un bâtiment où nous maintenons une certaine température à une nurserie ouverte où chaque veau consomme pour 20 à 25 € d'aliment en plus", affirment Frédéric, à gauche, et Jean Bernhard.

«Nous partons du principe qu'un veau doit toujours avoir le nombril sec, insistent Jean et Frédéric Bernhard, installés en Gaec à Woerth, dans le Bas-Rhin. C'est la condition pour qu'il soit en bonne santé.»

Ce n'est que depuis janvier 2008 que cet objectif est totalement atteint. Auparavant, les veaux étaient élevés en box individuels faisant face à la stabulation des quatre-vingt-cinq vaches de race simmental de l'élevage.

«Notre souci, c'est l'humidité pendant l'hiver, reprend Jean. De novembre à mars, nous notions fréquemment des problèmes respiratoires chez nos veaux.» C'est lors d'un voyage en Bavière que Jean découvre le concept d'une nurserie fermée à l'ambiance régulée toute l'année, «comme dans une porcherie», souligne-t-il.

Ventilation pilotée par ordinateur

Le bâtiment est construit sur une fosse qui n'a pas encore eu besoin d'être vidée depuis sa mise en service. Les veaux séjournent dans des cases au sol plastique, perforé de fentes de deux centimètres. Autrement dit, des caillebotis. Les murs sont en PVC pour faciliter le lavage.

L'air extérieur pénètre par une trappe située au plafond avant d'être aspiré, sous le caillebotis, par un ventilateur. Ce dernier, en tournant plus ou moins vite, pilote l'ambiance intérieure en fonction de la température de consigne qui a été saisie sur l'ordinateur.

Quand la température extérieure devient négative, de petits radiants suspendus au-dessus des cases sont mis en route. «Affirmer que chauffer coûte cher est un faux débat. Les veaux élevés en extérieur mangent davantage. Ici, ils consomment moins. Cette économie compense le coût du chauffage», estime Jean.

Les deux associés sont satisfaits de la performance de leur nurserie. Ils n'ont pas de paille à mettre, pas de fumier à sortir, et ne sont guère confrontés aux mouches l'été.

Des veaux en bonne santé

«Il n'y a plus de toux, constate Frédéric. L'absence de litière et l'ambiance contrôlée se traduisent par une meilleure santé des veaux. Nous n'utilisons presque plus de réhydratant.» Sur les deux dernières années, la mortalité a chuté de douze à deux têtes. Et là, les veaux ne glissent pas.

Ils peuvent rester jusqu'à cinq mois en bâtiment. Au-delà, ils se salissent assez rapidement. Les premiers ont été pesés à leur sortie de la nurserie. Ils affichaient entre 220 et 230 kg à six mois.

La consommation d'aliment n'a pas augmenté. «Leur poil est court et ils sont beaux», notent les éleveurs, qui précisent que moins de trois quarts d'heure suffisent à une personne pour s'en occuper.

 

Sevrage à neuf semaines

Les vêlages s'étalent tout au long de l'année. Avec ceux des génisses, l'élevage en dénombre un peu moins de cent par an. Les veaux sont placés dans des cases individuelles pendant leurs huit premiers jours de vie. Le sol est un caillebotis en béton recouvert d'un lit de paille.

«C'est la seule paille utilisée pendant toute la vie de l'animal, insiste Jean Bernhard. Cinq kilogrammes en tout et pour tout (1).» Les parois séparant les cases sont en plastique. Elles se lavent facilement avec le nettoyeur à haute pression.

Ensuite, dans les cases collectives, les animaux reçoivent du foin et du lait «yoghourtisé», jusqu'à un maximum de 6 l par jour. La quantité distribuée baisse entre la cinquième et la septième semaine.

L'objectif est de sevrer les veaux au plus vite. «A neuf semaines, précise Jean. C'est pour cela que nous n'avons pas voulu investir dans un Dal.»

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(1) De la sciure de bois garnit les logettes des vaches.

 

 

Investissement: 1.500 euros la place

Le bâtiment de 11 x 14 mètres compte cinquante places. Il a coûté 75.000€ HT avec très peu d'autoconstruction. Il a été subventionné à 35%. Les principaux postes de dépenses sont: le gros oeuvre (31.000€), la fosse (17.000€), la ventilation (6.500€), les cloisons en PVC (5.000€) et le caillebotis (4.000€).