« Nous avons prouvé qu'un agriculteur pouvait mettre son exploitation en conformité vis-à-vis des produits phytosanitaires. Mais surtout, cette démarche montre que l'autoconstruction engendre des économies. Réalisés par des prestataires, ces aménagements auraient coûté deux fois plus chers », affirme Christophe Dubois.

Ce polyculteur-éleveur de Champtonnay, dans la Haute-Saône, a établi un projet dans le cadre du plan végétal environnement (PVE), aidé par des animateurs de la chambre d'agriculture de ce même département.

En 2006, ces derniers lui présentent les modalités du PVE. Christophe Dubois est tout de suite intéressé : « Je ne voyais que des points positifs, confirmés aujourd'hui. Employant un salarié, je souhaitais rendre mon exploitation conforme à la réglementation du travail.  Et la sécurisation du stockage des produits me permet de ne plus me faire de souci pour mes enfants quand ils jouent dans le corps de ferme. »

 

Conformité. Christophe Dubois a respecté les recommandations du SRPV pour concevoir son local phytosanitaire.

 

 

Traitement des eaux. Selon l'activité exercée sur l'aire de remplissage, il faut ouvrir le bon tuyau : vidange et nettoyage du pulvérisateur, lavage de matériel ou évacuation des eaux pluviales. 

 

Conditions de travail et sécurité améliorées

Et l'agriculteur d'ajouter : « La manipulation des produits phytosanitaires est plus facile qu'avant. Enfin, j'ai toujours voulu concilier mon activité et la préservation de l'environnement. En réduisant les risques de pollution ponctuelle, ces aménagements vont dans ce sens. 

Après les démarches administratives, Christophe Dubois entame les travaux en mars 2007. Le projet comprend un local phytosanitaire, un lieu pour préparer les bouillies et une aire de remplissage. Un biobac, destiné à dégrader les effluents phytosanitaires par des microorganismes présents dans un mélange terrepaille, achève l'installation.

Les aménagements ont été rationalisés. Ainsi, le local de préparation des bouillies, un vestiaire et un bureau ont été construits dans le prolongement du local phytosanitaire.

Christophe Dubois a utilisé des matériaux de récupération pour limiter le prix de l'ensemble. Des tôles déclassées, convenables et économiques, couvrent ces bâtiments.

« C'est une porte de garage achetée à un particulier qui entame les travaux en mars 2007. Le projet comprend un local phytosanitaire, un lieu pour préparer les bouillies et une aire de remplissage. Un biobac, destiné à dégrader les effluents phytosanitaires par des micro-organismes présents dans un mélange terrepaille », achève l'installation.

Les aménagements ont été rationalisés. Ainsi, le local de préparation des bouillies, un vestiaire et un bureau ont été construits dans le prolongement du local phytosanitaire.

 

Ergonomie. Un évier à une hauteur adaptée, un dispositif d'égouttage des emballages vides de produits phytosanitaires, etc. : le local de préparation des bouillies est  ergonomique et aéré.

 

 

Récupération. Cette cuve de 5.000 litres recueille les eaux pluviales de la toiture. Elle fournit notamment l'eau nécessaire au pulvérisateur.

 

 

Biobac. Dans ce bassin sera aménagé le lit biologique qui dégradera les effluents phytosanitaires. 

 

Christophe Dubois a utilisé des matériaux de récupération pour limiter le prix de l'ensemble. Des tôles déclassées, convenables et économiques, couvrent ces bâtiments. « C'est une porte de garage achetée à un particulier qui clôt le local phyto. Une armoire en fer et la cuve associée au biobac sont aussi de seconde main. »

Concernant le local phyto, des blocs de Siporex constituent les murs porteurs et assurent l'isolation thermique. Le sol est en béton XA1 fibré et dosé à 350 kg/m³, un matériau résistant aux produits chimiques.

Seuls les câblages électriques ont été effectués par un spécialiste, la présence d'un salarié ne permettant pas de les réaliser en autonomie. Une cuve de 5.000 litres collecte les eaux pluviales tombées sur les bâtiments d'élevage. Elles servent notamment au remplissage du pulvérisateur et au nettoyage du matériel.

Un volucompteur installé sur le tuyau d'alimentation du pulvérisateur évite les débordements lors de son remplissage et un clapet antiretour empêche la contamination de la cuve.

Comme le local phytosanitaire, l'aire de remplissage est revêtue de béton XA1, sur une épaisseur de 18 cm. Elle est équipée de trois canalisations refermables évacuant respectivement les eaux de lavage, les eaux de nettoyage et de vidange du pulvérisateur, et les eaux pluviales.

Les effluents phytosanitaires sont envoyés dans une cuve tampon à l'aide d'une pompe de type « vide cave ». Ils sont ensuite épandus sur le lit biologique. Celui-ci, pas encore en place, sera protégé par un toit pour ne pas saturer le substrat en eau de pluie. Un bassin dégraisseur-débourbeur a été adjoint à cet aménagement.

Le chantier s'est étalé sur une année. Le coût de la station phytosanitaire s'élève à un peu plus de 16.000 euros. Comme il a bénéficié d'une aide financière au titre du PVE, Christophe Dubois a dépensé autour de 10.000 euros.

 

16.300 euros pour maîtriser les risques phyto

Céline Beluche et Stéphane Aubert sont animateurs à la chambre d'agriculture de la Haute-Saône. Dans le cadre de l'opération « Agr'eau pays graylois », ils ont accompagné Christophe Dubois dans sa démarche. Selon leurs références, le coût de la plate-forme est deux fois inférieur à celui d'une installation classique. L'ensemble a coûté 16.300 euros. Voici comment se décompose le prix des aménagements par principaux postes :

- local de stockage des phytos : 5 000 euros,

- pompe de reprise : 1 000 euros,

- local de préparation : 1 000 euros,

- dégraisseur-débourbeur : 800 euros,

- aire de remplissage : 4 000 euros,

- volucompteur et clapet anti-retour : 1 200 euros,

- cuve de récupération des eaux de pluie : 1 800 euros,

- biobac : 1 500 euros.