«Ma stabulation s'est agrandie au même rythme que mon troupeau», décrit James Delvaux, de Thin-le-Moutier, dans les Ardennes. La première tranche a vu le jour en 1992. Construite en grande partie par James, elle loge alors les vaches laitières. «J'ai acheté d'occasion la charpente d'un poulailler qui avait brûlé, explique-t-il. Je voulais minimiser les coûts et m'endetter le moins possible. Les poutres en métal avaient juste un peu noirci. Elles étaient réutilisables.»

Cette ferraille de réemploi coûte à l'époque 0,3 euro le kilogramme. Au total, le prix de revient de la charpente est de 3.800 euros.

«Mon frère et mon beau-frère, qui travaillent dans le bâtiment, m'ont aidé à le remonter, poursuit-il. Les règles de construction sont simples à partir du moment où les mesures sont rigoureuses. Il ne faut pas avoir peur de se lancer.» Seule la salle de traite a été installée par une entreprise spécialisée. «Je n'avais pas les compétences pour ce matériel très technique», explique-t-il. La couverture, achetée neuve, est posée avec le matériel élévateur adéquat prêté par le fournisseur. Son prix était d'environ 6.000 euros. Commencés en avril, les travaux des 20 premiers mètres de la stabulation étaient terminés en décembre.

Un bâtiment transformable

L'étable est prolongée de 30 mètres au cours de l'année suivante pour loger une partie des vaches allaitantes. En 2003, pour faire face à l'augmentation du nombre de salers, James démarre une troisième tranche. Toujours à moindre frais, avec un pan commun. «J'ai déplacé les cornadis de mon bâtiment initial au niveau du long pan exposé au nord et installé un couloir d'alimentation. Derrière, trois box accueillent douze vaches chacun, détaille-t-il. Je suis bloqué par les quotas laitiers. C'est pourquoi j'ai augmenté mon cheptel allaitant sans toutefois obtenir de droits à primes.»

 

La capacité de logement est aujourd'hui de vingt-huit laitières, qui produisent les 160.000 litres de quota, et de quarante-cinq allaitantes. «Mais si j'avais la possibilité de produire plus de lait, je n'aurais pas beaucoup de modifications à faire. L'aire paillée des vaches laitières peut facilement être agrandie. La salle de traite 2 x 4 postes est suffisamment longue pour accueillir deux postes de plus», se réjouit-il.

 

 

Récupération des eaux de pluie

James a branché une citerne de 5.000 litres sur la sortie des chéneaux de la stabulation pour récupérer les eaux de pluie. Avec une pluviométrie moyenne de 1.200 mm par an, elle est rapidement remplie, même si le toit n'est pas encore totalement équipé de gouttières. L'eau sert pour les traitements phytosanitaires des 32 hectares de céréales. Achetée neuve 1.000 euros, la cuve est posée sur une vieille remorque pour être déplacée facilement.