«Quand je me suis installé, j'ai dû d'abord faire face à la crise de la vache folle», se souvient Christophe Briet, installé à Saint-Eugène, dans la Saône-et-Loire. Les sécheresses et la fièvre aphteuse ont continué de mettre à mal ses finances. Fort de ces expériences, le jeune éleveur réfléchit alors à la construction d'un bâtiment économe et choisit d'installer six tunnels pour loger ses 72 charolaises. «Je ne suis pas propriétaire du terrain, ajoute-t-il. Si je dois partir, je peux éventuellement démonter les

bâtiments.»

Au final, l'investissement s'élève à moins de 1.000 euros par couple mère-veau. «L'ensemble est toutefois fonctionnel et a été vite construit.»

Des drains sous chaque unité

Une entreprise a d'abord réalisé le terrassement, puis le constructeur s'est chargé de la mise en place des six tunnels. Ce dernier a d'abord posé des drains de chaque côté des demi-lunes de manière à ce que les litières restent sèches. Il a également installé les bâches qui bénéficient d'une garantie décennale. Christophe et ses frères, avec lesquels il est associé en Gaec, se sont ensuite occupés de l'aménagement intérieur. Les parois en tôle sont protégées par des rails d'autoroute. Fixé sur des poteaux scellés dans le sol, un rail installé au pied du cornadis évite que le fumier ne pousse l'auge. La largeur du tunnel (9,30 mètres) permet de disposer de douze places au cornadis. Elles sont orientées vers le sud, la face la moins exposée aux vents.

 

«J'ai eu la place d'installer un portillon à côté des cornadis.» Ce dernier se révèle indispensable pour surveiller les animaux dans de bonnes conditions. «Je passe parmi eux tous les jours, indique Christophe. Du coup, ils sont très dociles. D'ailleurs, les nombreux visiteurs du bâtiment remarquent que les animaux ne sont pas apeurés. L'ouverture des tunnels exposée au nord est protégée par un filet brise-vent qui ralentit le flux de l'air. Il est fixé sur un câble et coulisse facilement. «Lors de la construction, en 2004, nous n'avions pas beaucoup de choix. Aujourd'hui, il existe des portes coulissantes qui seraient peut-être plus pratiques», ajoute Christophe.

 

L'absence de problèmes respiratoires sur les veaux semble prouver que la ventilation s'effectue normalement. «La chambre d'agriculture a procédé à des tests fumigènes qui ont démontré une bonne circulation de l'air», indique Christophe. La longueur de 15 mètres facilite les flux. Je pense toutefois que, pour les tunnels de plus de 18 mètres de longueur, l'évacuation de l'air se fait moins bien.

Electricité centralisée depuis le local technique

Lors de fortes gelées, pour éviter que les veaux n'aient trop froid, Christophe a condamné l'ouverture avec des bâches en plastique. «Mais je ne recommencerai pas, car la condensation sur les bâches est vite apparue et les animaux n'ont pas froid pour autant. Le mètre cinquante inférieur du brise-vent en bâche pleine protège les veaux tandis que les 2,5 mètres supérieurs laissent passer l'air», explique-t-il.

A l'intérieur, chaque tunnel comprend une aire paillée pour les vaches, un box à veaux et un parc de vêlage du côté du filet brise-vent. Pour le confort de travail, un point d'abreuvement a été prévu dans cette case. «Un néon reste allumé toute la nuit à hauteur du box à veaux, indique Christophe. Je commande l'ensemble de l'éclairage depuis le local technique pour éviter les déplacements. Quant à l'alimentation, la distribution du foin ou de l'enrubannage s'effectue mécaniquement. L'auge de 80 cm s'avère toutefois un peu étroite et oblige Christophe à relever le fourrage. «Il existe des auges de 1 mètre sur le marché qui seraient mieux adaptées», précise-t-il.

Enfin, il est facile d'agrandir la capacité d'accueil de la structure. De plus, même s'il n'y a pas d'espace de contention spécifique, la pesée des veaux se fait facilement par le biais des jeux de barrières. «Je n'ai pas de regrets quant au choix de mon installation!», conclut Christophe.

 

Peu gourmand en paille

Le paillage s'effectue avec le tracteur. La poussière pose un léger problème car elle bouche le filet brise-vent. «La consommation de paille est cependant peu importante: de l'ordre de 5,5 kg par vache et par jour grâce aux petits lots. Les animaux sont moins remuants et souillent moins leur litière. L'autre stabulation du Gaec, construite en dur sur aire paillée, "engloutie" 12 kg par vache et par jour avec des lots de vingt vaches.» Le curage est confié à un entrepreneur. Il utilise un chargeur compact pour passer près des parois. En principe, il a lieu une fois pendant l'hiver et une fois à la sortie au pâturage. Il faut compter une demi-journée de travail pour les six tunnels. Cela revient à environ 200 euros par intervention. Ce travail pourrait toutefois être effectué avec un télescopique.