«Nous ne sommes pas contre la vaccination, insiste Michel Loison, vice-président de la FDSEA de la Nièvre, mais nous ne voulons pas qu'elle bloque nos exportations de broutards.» Voilà la position que sont venus défendre 150 éleveurs de la Saône-et-Loire, de la Nièvre et de la Loire, lundi dernier, devant le ministère de l'Agriculture, alors que se tenait le Comité de suivi de la FCO, présidé par Michel Barnier.

Pourquoi s'être déplacé? Parce que, depuis maintenant deux semaines, la rumeur d'une fermeture des frontières italienne et espagnole en semaine 48 (à partir du 24 novembre) se répandait. Fermeture qui aurait découlé du lancement de la campagne de vaccination obligatoire contre le sérotype 1 (BTV 1) de la FCO dans la partie de l'Hexagone qui est aujourd'hui indemne. Et forcément, les cours des broutards ont plongé.

Réduire les délais

Les soixante-seize départements aujourd'hui indemnes de BTV 1 basculeront en zone réglementée à cause de la vaccination, et non parce que ce sérotype du virus y est présent. Et la réglementation communautaire prévoit un délai de 60 jours après que les animaux ont été valablement vaccinés, avant de pouvoir les exporter.

Le ministre a bien reçu le message. Et s'il a annoncé que la campagne de vaccination obligatoire contre le BTV 1 se terminerait à la fin d'avril, il n'a donné aucune date de démarrage des opérations. Il a précisé que des négociations bilatérales étaient en cours avec l'Espagne et l'Italie à ce sujet.

Paris a aussi formulé une demande à Bruxelles pour assouplir les règles applicables aux mouvements des animaux vaccinés. Il reste à attendre la prochaine réunion du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (CPCASA), le 11 novembre prochain.

 

Prophylaxie

Le ministère assure que la vaccination sera réalisée en même temps contre les deux sérotypes «par le vétérinaire sanitaire, dans le cadre de la prophylaxie annuelle, sauf accord entre l'éleveur et son vétérinaire».