Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, est descendue à Toulouse pour mettre en place, à la préfecture de région de Midi-Pyrénées, «un groupe national ours permettant de réunir autour de la table tous les partenaires concernés».

Au même moment, les représentants de l'ADDIP (1), qui avaient décliné l'invitation, avaient planté leur tente devant le bâtiment. «Nous nous appuyons sur les trois piliers légitimes que sont les élus, la profession agricole et les associations départementales de sauvegarde du patrimoine pyrénéen, pour fédérer un front commun de refus à cette manipulation», explique l'association. L'AIDDP rappelle que les Pyrénées sont «le fruit d'une évolution du travail de la nature et de l'homme. Cette flore, typique de chacune de nos vallées, se maintient grâce à la présence de troupeaux d'animaux domestiques qui viennent y pacager».

Animaux à problèmes

L'association note aussi que l'ours brun ne fait pas partie des espèces menacées et que les ours slovènes importés étaient des «ours à problèmes» dont ce pays cherchait à se débarrasser. Nourris à base de carcasses de bétail, ceux-ci sont carnivores et n'ont pas peur de l'homme. Enfin, l'ADDIP indique que l'extension des zones en faveur des grands carnivores menace l'agriculture, le tourisme et les activités de plein air.

L'évaluation à mi-parcours du «plan ours», présentée par le ministère de l'Ecologie, qui «recommande de prendre acte de l'accroissement des tensions constatable à la suite de la seconde réintroduction d'ours slovènes en 2006», semble ouvrir une porte à la discussion. Il préconise une révision du barème d'indemnisation des dégâts et un rééquilibrage des financements prévus dans le plan de soutien à l'économie de montagne. Nathalie Kosciusko-Morizet est invitée à en débattre, cet été, sur les estives.

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(1) Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées.